Le Journal de Quebec

Quand les excès des uns retombent sur les autres

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C’est bien beau les gros qui s’assument, et au fond moi je n’ai rien contre, bien au contraire. J’irais même jusqu’à dire que je suis ben contente pour eux. Tout comme ceux qui choisissen­t de prendre de la drogue, de boire, du fumer comme des cheminées ou encore de vapoter, tout en vantant les mérites de leur addiction ou leur incapacité de s’en libérer.

Mais le jour où leurs excès en tous genres vireront au cauchemar, qu’arrivera-t-il ? À mes yeux, c’est pas vrai que l’état devrait les faire passer avant d’autres malades qui eux se sont justement privés d’excès et ont quand même hérité de maladies graves sans qu’ils y soient pour rien.

C’est là que le bât blesse selon moi et non sur l’apparence corporelle et les autres choix de vie qui ont mené certains là où ils sont rendus. On devrait plutôt considérer ce que l’état, c’est-à-dire les citoyens payeurs de taxes, aura à assumer pour ces jouisseurs de substances.

C’est certain que mon commentair­e est teinté des problèmes que je vis présenteme­nt à cause de notre « pas toujours efficace » système de santé. Peut-être qu’un autre tantôt ma version serait différente. Car c’est bien connu, souvent avec du recul, après un peu plus de réflexion, on modifie sa position sur un sujet donné. Ginette

Ma chère Ginette, comme vous aurez eu le temps de réfléchir entre l’envoi de cette lettre et sa parution, peut-être serez-vous plus en mesure de faire la part des choses et de reconnaîtr­e que vous y êtes allée un peu fort avec celle qui signait « Une obèse qui s’assume ». Tout d’abord parce qu’il n’y a pas moyen de faire de tri entre les citoyens malades qui ont recours au système de santé puisque ce dernier se doit de considérer tout le monde sur un pied d’égalité.

Pas plus que le système ne peut, pour les mêmes raisons, faire l’impasse sur les maladies subséquent­es à la consommati­on de substances chez certains. Tout au plus pourrait-il, comme dans certains pays, limiter les pontages coronarien­s quand il y a récidive de consommati­on de tabac après un certain nombre d’interventi­ons.

En terminant, ne pensez-vous pas qu’un bon examen de conscience pourrait aussi nous apprendre que bien peu de citoyens sont des modèles de vertu, et qu’en grattant un peu, le petit quelque chose qu’on pourrait avoir à se reprocher nous dicte de se garder une petite gêne dans les blâmes qu’on peut adresser aux autres.

Comme celui qui signait ce matin « Un homme bien sous tous rapports », moi aussi je cherche en vain une compagne depuis le décès de ma femme il y a quatre ans déjà. Même si son discours n’était pas limpide, je trouve que vous avez vite sauté à la conclusion qu’il cherchait une femme pour la bagatelle, alors qu’il se peut que ce puisse être pour les mêmes raisons que moi : c’est-àdire qu’il souhaitera­it se faire une compagne de loisirs et pas nécessaire­ment une conjointe à plein temps avec qui il devrait aussi partager le quotidien. Comme lui j’ai été en couple pendant 45 ans et je suis bien tout seul au quotidien. Mais quand je le dis honnêtemen­t aux femmes à la première rencontre, elles deviennent invisibles ensuite. Un bon gars qui cherche une bonne femme

J’ai peut-être trop vite sauté aux conclusion­s dans le cas de ce monsieur, mais à l’égal de ce que je lui ai répondu, je vous dirais à vous aussi : pourquoi ne pas vous donner le temps de quelques rencontres pour connaître la personne avant d’étaler tout votre jeu de cartes ? Peut-être qu’une meilleure connaissan­ce mutuelle apaiserait les appréhensi­ons et les idées préconçues ?

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