Le Journal de Quebec

Un été de m....

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Quand on a eu la confirmati­on hier que le Festival d’été de Québec était annulé, j’ai eu envie de changer les paroles de la chanson de Lisa Leblanc : « P’t-être que 2021 ça ira mieux, mais cette année, 2020 c’est d’la marde ».

Au Québec, on dépend tellement des festivals, on a tellement ça dans notre ADN, se faire dire qu’il n’y aura ni Francos, ni Jazz, ni FEQ, c’est comme dire à un enfant de cinq ans que Noël est annulé.

On a envie de crier, comme le petit personnage vert du Festival juste pour rire : « Maman, c’est fini ! »… D’ailleurs, parlant de ça, même le Festival juste pour rire n’aura pas lieu cet été. Il est reporté à l’automne.

MAMAN J’AI MAL !

Jeudi 12 mars. Dans la salle des nouvelles de QUB radio, l’atmosphère est lourde. Le gouverneme­nt vient d’annoncer que les rassemblem­ents de plus de 250 personnes sont interdits.

Je lance une prédiction à tous mes collègues, à mi-chemin entre Nostradamu­s et Jojo Savard : « Cet été, il n’y aura aucun festival. Les Francos. Le Jazz. Le festival d’été de Québec. Kaput ».

Vous dire les coups d’oeil haineux que j’ai reçus ! Si les regards étaient des poignards, ce jour-là, j’aurais été aussi trouée qu’un jeans de Safia Nolin. Mais avouez qu’on s’en doutait quand même. C’était écrit dans le ciel que l’été au complet allait passer à la trappe.

Le maire Labeaume a eu tout à fait raison quand il a dit hier : « Oui, c’est un gros impact économique, mais aussi psychologi­que ». C’est entre les deux oreilles que l’annonce de l’annulation du FEQ fait le plus mal.

Un festival, ce n’est pas juste une grosse machine à produire des retombées économique­s. C’est un party qui fait du bien à l’âme. C’est l’occasion de « communier » avec des artistes et des foules pour un peuple qui ne va plus à l’église.

Annuler la saison des festivals, c’est comme dire aux Québécois qui ont enduré un hiver interminab­le qu’ils n’auront pas le droit à leur nanane. La seule raison pour laquelle on endure janvier, février et mars… c’est qu’on rêve à juin, juillet et août !

Vous vous souvenez de la chanson de Joe Dassin, Les yeux d’émilie ?

« C’est la fête du printemps

Le grand retour du Saint-laurent

On dirait que les gens sortent de la terre. »

Si Joe pensait qu’on devenait fous au printemps, il aurait dû voir à quel point on devient complèteme­nt gagas en été.

Il y a bien sûr tous les « grands » festivals qui sont annulés. Mais il y a aussi tous les « petits » festivals qui font battre le coeur d’un village le temps d’un rassemblem­ent.

J’ai eu un coup au coeur hier quand j’ai reçu le communiqué annonçant l’annulation des Correspond­ances d’eastman, cette craquante rencontre d’amoureux des mots, qui devait avoir lieu en août en Estrie.

LA FÊTE ESTIVALE

Cette semaine, François Legault a annoncé aux enfants que la Fée des dents était un service essentiel. Pour les grands enfants que nous sommes, on aurait tellement aimé que notre PM nous annonce que la Fée des festivals aussi était immunisée contre la COVID-19. Malheureus­ement, jusqu’ici, 2020… c’est de la marde.

Un festival, ce n’est pas juste une grosse machine à produire des retombées économique­s. C’est un party qui fait du bien à l’âme.

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