Le Journal de Quebec

L’infirmière la plus en forme du Québec

La marathonie­nne Mélanie Myrand est en 1re ligne de la crise de la COVID-19

- ALAIN BERGERON

« Ça va être un marathon, alors il faut être patient et savoir garder son énergie. »

Venant de Mélanie Myrand, infirmière praticienn­e et première candidate québécoise depuis 1988 à s’approcher du marathon aux Jeux olympiques, la remarque se veut pleine de sens.

Si les restrictio­ns liées à la pandémie de COVID-19 n’empêchent pas ses sorties de course à pied, cette spécialist­e en soins de première ligne au CLSC de Saint-polycarpe, en Montérégie, s’expose toutefois aux risques de contracter le virus. Par conscience profession­nelle, elle accepte toutefois de contribuer à l’effort collectif.

« Quand on prend la décision de travailler dans les milieux de la santé, c’est parce qu’on a décidé de prendre des risques pour le bien des autres », affirme la coureuse de 34 ans, qui a terminé 27e au marathon des championna­ts du monde au Qatar, en septembre dernier.

« Non, je n’aimerais pas attraper le virus et je serais sans doute aux prises avec des symptômes minimes si ça m’arrivait, mais mon premier choix, c’est d’être une infirmière. Le deuxième, c’est celui d’être une coureuse. Si je l’attrape, je ne pourrai plus courir comme avant, mais ma priorité est mon travail d’infirmière praticienn­e. S’il le faut, je vais me mettre à risque pour les autres. »

PRIORITÉ AU SERVICE DE SANTÉ

L’émergence de Mélanie Myrand a surpris l’industrie de la course à pied au Canada durant la dernière année. Investie dans l’entraîneme­nt spécifique du marathon depuis 2016, elle avait signé le chrono étonnant de 2 h 33 min 20 s à Rotterdam, il y a un an, la qualifiant pour les mondiaux. C’était là son quatrième marathon à vie seulement.

Le report des Jeux de Tokyo l’amène maintenant à envisager plutôt Paris en 2024 si son désir de participer à l’épreuve mythique de 42 km sous les cinq anneaux persiste au-delà de ses objectifs à court terme ( voir autre texte). Dans sa tête de coureuse, entre-temps, il y a toujours ce défi d’effacer le record féminin québécois de 2 h 29 min 28 s qui appartient à Jacqueline

Gareau depuis 1983.

Mais pour l’heure, sa carrière dans le domaine de la santé occupe son quotidien. En plus de ses tâches régulières, la mobilisati­on requise dans les services médicaux l’a incitée à offrir sa disponibil­ité dans les cliniques d’examens et de dépistage de la COVID-19 déployées par le Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de la Montérégie-ouest.

« On est préparé dans notre région s’il y a un besoin et je suis prête à aider », avise cette titulaire d’une maîtrise en sciences infirmière­s.

BERLIN À L’AUTOMNE ?

L’ampleur de la crise actuelle ne lui permet pas encore de se voir au marathon de Berlin, le 27 septembre, où le parcours plat et rapide, favorable aux records, l’attend déjà à bras ouverts afin de pulvériser la marque de Jacqueline Gareau.

« On va voir où sera rendue la situation de la COVID-19 en Europe. Pour l’instant, il ne faut pas faire de plan. C’est possible qu’on ne soit pas encore sorti de ça en septembre, alors pour mon plan de faire un marathon, l’automne prochain, faudra voir… »

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Qatar, en septembre dernier, le marathon des championna­ts du monde avait vu seulement 40 des 70 concurrent­es terminer l’épreuve. Du nombre, il y avait la Québécoise Mélanie Myrand, entrée au 27e rang en 2 h 57 min 40 s.
PHOTO COURTOISIE Disputé dans la chaleur écrasante de Doha au Qatar, en septembre dernier, le marathon des championna­ts du monde avait vu seulement 40 des 70 concurrent­es terminer l’épreuve. Du nombre, il y avait la Québécoise Mélanie Myrand, entrée au 27e rang en 2 h 57 min 40 s.

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