Le Journal de Quebec

La santé des enfants avant le retour à l’école, dit Legault

Le premier ministre corrige le tir, après avoir soulevé un tollé

- DAPHNÉE DION-VIENS

La rentrée à l’école n’impliquera aucun compromis sur la santé, a affirmé François Legault, hier, alors que le scénario d’une reprise des classes avant le début mai est dénoncé par des experts.

« La journée qu’on va rouvrir les écoles, c’est parce que j’aurai été prêt à envoyer mes propres enfants là. Donc, il n’est pas question de faire aucun compromis », a affirmé le premier ministre hier.

« C’est la santé des Québécois qui va primer pour décider quand on rouvrira les écoles », a-t-il ajouté.

Vendredi, M. Legault avait créé la surprise en affirmant qu’une rentrée à l’école avant le 4 mai figurait parmi les scénarios à l’étude. Cette déclaratio­n avait soulevé une vague d’indignatio­n parmi des parents et des enseignant­s, inquiets des risques sur leur propre santé.

Le Dr Horacio Arruda a aussi voulu se faire rassurant hier. Il va « falloir qu’on ait des stratégies qui vont protéger [pas seulement] les 70 ans et plus, mais les personnes qui ont des maladies chroniques et autres », a-t-il affirmé.

LA PRUDENCE AVANT TOUT

M. Legault a par ailleurs précisé que plusieurs scénarios étaient à l’étude, dont un retour en classe avec un nombre réduit d’élèves, une réouvertur­e d’écoles dans certaines régions seulement ou encore que la reprise des classes se fasse de façon non obligatoir­e.

Les déclaratio­ns de M. Legault sur un retour possible à l’école avant le début mai ont aussi fait sursauter plusieurs experts, dont la Dre Cécile Tremblay, microbiolo­giste-infectiolo­gue au CHUM.

« J’étais abasourdie. Je pensais au contraire qu’on allait décider d’y aller prudemment », affirme-t-elle.

L’idée de permettre une rentrée à l’école afin que les enfants développen­t une immunité après avoir été exposés au virus est douteuse sur le plan scientifiq­ue, explique-t-elle.

« On ne peut pas assumer que les enfants pourraient développer une immunité suffisante, affirme la Dre Tremblay. Mais ce dont on peut être sûr, c’est que si les jeunes retournent à l’école et qu’ils sont infectés, ils vont infecter d’autres adultes et on risque de se retrouver dans la même situation que si on n’avait rien fait. »

PRÉCIPITÉ

Benoit Barbeau, virologue et professeur à L’UQAM, estime également que le premier ministre a évoqué le scénario d’un retour en classe avant le début mai de façon « un peu trop précipitée ».

« Il y a encore énormément d’inconnues en ce moment », affirme-t-il.

« ON A BEAUCOUP DE PETITES SONNETTES

D’ALARME QUI NOUS DISENT QU’IL VAUT

MIEUX ÊTRE PLUS PRUDENTS QUE MOINS, SI

ON NE VEUT PAS AVOIR À TOUT RECOMMENCE­R. »

– Dre Cécile Tremblay, microbiolo­giste-infectiolo­gue

 ?? PHOTOS DIDIER DEBUSSCHÈR­E ET COURTOISIE ?? Les cours d’école du Québec, dont celle de l’école Guillaume-mathieu, à Charlesbou­rg, ne retrouvero­nt pas leurs élèves tant que la situation ne sera pas sécuritair­e pour les enfants, a dit François Legault, hier. En médaillon, la Dre Cécile Tremblay, microbiolo­giste, est d’avis qu’il vaut mieux jouer de prudence.
PHOTOS DIDIER DEBUSSCHÈR­E ET COURTOISIE Les cours d’école du Québec, dont celle de l’école Guillaume-mathieu, à Charlesbou­rg, ne retrouvero­nt pas leurs élèves tant que la situation ne sera pas sécuritair­e pour les enfants, a dit François Legault, hier. En médaillon, la Dre Cécile Tremblay, microbiolo­giste, est d’avis qu’il vaut mieux jouer de prudence.

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