Le Journal de Quebec

Le coiffeur rase sa barbe pour retravaill­er à l’hôpital

Le barbier avait déjà travaillé 15 ans dans le milieu de la santé

- ALEX DROUIN

Un barbier a décidé de raser son imposante barbe pour enfiler un masque et un uniforme de préposé aux bénéficiai­res plutôt que de rester chez lui à ne rien faire en attendant que passe la crise.

« Je ne voulais pas rester les bras croisés alors que j’avais les aptitudes et la formation pour venir aider », philosophe Guillaume Patenaude, de Longueuil.

Le gérant du salon de barbier La Maison privée DIX30 est en arrêt de travail forcé depuis le 17 mars, car son entreprise n’est pas considérée comme un service essentiel.

Vendredi, l’homme de 40 ans est donc retourné dans le milieu hospitalie­r comme préposé aux bénéficiai­res, carrière qu’il a menée pendant 15 ans.

« Tout le monde s’entraidait beaucoup et j’ai été impression­né par le leadership que j’ai vu sur le terrain », a-t-il raconté quelques minutes après son premier quart de travail à l’hôpital Charles-le Moyne de Longueuil.

PLUSIEURS TÂCHES

Pendant ses huit heures au boulot, il a aidé les patients à se rendre à la salle de bain en plus d’apporter leur nourriture, a rempli les armoires de literie et aidé les infirmière­s dans leurs tâches.

Depuis environ cinq ans, Guillaume Patenaude se laissait pousser une barbe touffue. Lorsqu’il a décidé de retourner comme préposé aux bénéficiai­res, il a dû la raser afin de respecter les mesures d’hygiène.

« C’était comme si je me jetais dans l’eau froide, image-t-il. Je l’ai fait subitement, sans trop réfléchir.

« Lorsque j’ai fini de me raser, c’était la fin du monde. Carrément ! C’est une partie de moi qui disparaiss­ait », ajoute-t-il.

IMITER SON GESTE

Celui qui redeviendr­a barbier une fois que la crise sera terminée assure qu’il n’a pas quitté le domaine hospitalie­r parce qu’il s’en était lassé, mais parce que l’appel des ciseaux était devenu sa nouvelle passion. « Je suis parti la tête haute et j’y reviens de la même manière », affirme-t-il.

« Le système de la santé a besoin de renfort en ce moment et je suis fier de pouvoir aider. Si mon geste peut faire la différence en inspirant d’autres personnes à faire comme moi, alors j’aurai apporté ma contributi­on », conclut-il.

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 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? En haut, Guillaume Patenaude lors de sa formation à l’hôpital la semaine dernière. En bas, en novembre, alors qu’il arborait une longue barbe en coiffant un client.
PHOTOS COURTOISIE En haut, Guillaume Patenaude lors de sa formation à l’hôpital la semaine dernière. En bas, en novembre, alors qu’il arborait une longue barbe en coiffant un client.
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