L’ontario très loin devant le Québec
En matière d’enseignement virtuel, les profs corrigent des travaux et devront faire des bulletins
En Ontario, depuis lundi, des profs enseignent chaque jour à leurs élèves à travers un écran, corrigent des travaux à distance et se préparent même à faire des bulletins. Tout un contraste avec le Québec où les parents sont plutôt encouragés à faire de la révision avec leurs enfants de façon volontaire.
Caroline Cantin Young enseigne à une classe de première et deuxième année de l’école Chantal-benoît, située dans le sud de l’ontario. Depuis le 6 avril, elle passe chaque matin 30 minutes avec eux à l’écran via la plate-forme Teams. « Ça se passe quand même assez bien, ils sont impressionnants », dit-elle.
Entre 12 h 30 et 13 h 30, elle fait ensuite de l’accompagnement individualisé avec certains élèves. L’enseignante est aussi disponible pendant 30 minutes pour répondre aux questions des parents.
Seule à la maison pendant la journée avec ses deux enfants de 6 et 10 ans, elle a « travaillé comme une folle » au cours des derniers jours pour tout mettre en place. « J’ai versé des larmes cette semaine », admetelle, tout en se disant néanmoins heureuse d’avoir retrouvé ses élèves.
DES PROFS AU BOULOT
Tous les enseignants de son conseil scolaire ont un horaire semblable, qui découle des directives du ministère de l’éducation ( voir encadré). En règle générale, les élèves participent à des classes virtuelles et doivent faire des travaux à la maison qu’ils remettent à leurs enseignants, qui les évalueront au cours des prochaines semaines.
Pendant ce temps, le Québec mise sur la révision des notions déjà apprises par le biais d’une trousse pédagogique facultative envoyée chaque semaine par courriel ou par la poste. Aucune nouvelle matière n’est enseignée et aucune évaluation n’est prévue.
DE NOMBREUX DÉFIS
Le modèle ontarien, aux antipodes de ce qui se vit au Québec, comporte néanmoins son lot de défis.
« C’est une grosse adaptation, mais les profs sont très présents, on est choyés, lance Josée Michaud, maman de trois enfants qui est à la maison. Mais pour les parents qui travaillent en même temps, je n’arrive pas à m’imaginer comment ils font. »
En plus des familles qui n’ont pas accès à un ordinateur ou à une connexion internet haute vitesse ( voir autre texte), plusieurs se préoccupent par ailleurs du fossé qui pourrait être encore plus grand pour les élèves en difficulté, qui ne sont pas tous présents devant l’écran.