Voir aussi la chronique de Karine Gagnon
e Blogueur au Journal
Les Québécois se sont pliés aux conditions qu’imposait la guerre contre la COVID-19, allant même jusqu’à s’exaspérer des questions trop inquisitrices des journalistes. Toutefois, la retenue semble s’estomper avec l’apaisement de la crise sanitaire. Les critiques deviendront plus acerbes dans le futur.
L’hécatombe dans les CHSLD ainsi que le manque de matériel médical et de médicaments en laissent plusieurs perplexes. Les interrogations sur la prévention et la gestion de la crise se multiplient. Les réactions populaires à l’annonce précipitée d’une réouverture des écoles donnent également un aperçu de lendemains où le monde n’aura pas changé autant que certains le prédisent.
LES DÉCISIONS DIFFICILES
Le président Trump a mentionné que la décision sur le redémarrage de l’économie sera la plus difficile de sa carrière avec toutes les conséquences qu’elle entraînera. Il en sera ainsi pour nos dirigeants qui n’échapperont pas à des choix cornéliens.
Les pressions se font plus pressantes pour rouvrir certaines entreprises mises en pause. Les entrepreneurs et les commerces flirtant avec la faillite espèrent cette reprise des activités à brève échéance et souhaitent évidemment être accompagnés par des services qui faciliteraient le retour au travail de leurs employés. Les services de garde et les écoles trônent en tête de liste parmi ceux-ci.
On ne se surprend donc pas que le premier ministre ait évoqué une réouverture des services de garde et des écoles en voulant relancer certaines industries, dont celle de la construction. Sous des airs de ballon politique et de message d’espoir, l’annonce du premier ministre a au contraire inquiété et suscité une levée de boucliers.
Confronté à de vives réactions, le chef caquiste a renoncé à un congé mérité pour réaffirmer aux Québécois que ses décisions sont dominées par la préoccupation de la santé bien avant celle de l’économie. Cependant, on ne saurait douter que celle-ci ne sera jamais loin derrière !
LA GLOIRE EST PASSAGÈRE
Bien qu’il puisse se vanter d’avoir été à la hauteur dans la gestion de la présente crise en s’adressant aux Québécois avec son coeur et en toute transparence, les événements récents ont placé monsieur Legault sur la défensive. Afin de calmer les récriminations, son dernier point de presse a été l’occasion d’exprimer des regrets sur le sort des aînés et de reculer sur la réouverture d’écoles.
La situation ne devrait pas devenir moins embarrassante pour les décideurs quand la crise sanitaire se sera atténuée. On voit déjà poindre les blâmes pour le manque de prévoyance face à une pandémie qui était prévisible depuis presque vingt ans, selon certains rapports d’agences de renseignements. La stratégie du temps de crise sera scrutée avec un accent particulier sur les mauvaises décisions. Les impacts des compressions seront également dévastateurs pour les gouvernements qui les imposeront.
De Gaulle, Churchill et d’autres héros ont été retournés aux affaires domestiques après avoir fait montre d’héroïsme. L’histoire réservera-t-elle le même sort à nos premiers ministres ?
Les interrogations sur la prévention et la gestion de la crise se multiplient.