Le Journal de Quebec

La réputation de Québec pourrait lui permettre de mieux rebondir dans le secteur touristiqu­e

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Comme partout ailleurs, la pandémie risque de porter un coup fatal à des entreprise­s du secteur touristiqu­e à Québec, mais des acteurs du milieu croient que la Vieille Capitale sera en bonne position pour la relance en raison de sa réputation enviable.

Laurent Bourdeau, qui pilote la Chaire de recherche en tourisme à l’université Laval, est à la fois inquiet à court terme sans l’être à moyen et long terme.

« Je côtoie des gens de l’industrie touristiqu­e et c’est dur sur le moral. Ça va faire mal — ça fait déjà mal —, mais je pense que l’industrie touristiqu­e va perdurer à Québec. Je sens une confiance parce que dans le tourisme, t’es condamné à innover. Il y a des acteurs qui vont sortir du marché pour des raisons économique­s, malheureus­ement, mais il y en a d’autres qui vont passer à travers et il faudra les soutenir », expose-t-il en entrevue.

IMPACTS DIFFICILES À CHIFFRER

« À Québec, l’industrie est forte. On a des têtes importante­s dans l’hôtellerie et on a des gens qui ont des connaissan­ces et des réseaux. J’ai des craintes cependant par rapport à des entreprise­s collaborat­ives [comme Airbnb]. Ça peut affecter négativeme­nt l’hébergemen­t et il y a des choses sur lesquelles on va devoir être très vigilants », prévient-il.

« En ce moment, c’est dur de chiffrer les impacts. Il y aura éventuelle­ment une relance, mais personne ne connaît la date. Si j’avais une boule de cristal, je serais riche », relativise le directeur des communicat­ions et du marketing à l’office du tourisme de Québec, Éric Bilodeau.

« Dans quelques années, ça reviendra sûrement à la normale, mais avec des changement­s d’habitudes. Lesquels? Je ne le sais pas. On ne veut pas trop spéculer sur le futur et embarquer dans les scénarios catastroph­es », ajoute-t-il.

RETOUR DES CROISIÉRIS­TES

L’industrie des croisières mettra également du temps à se relever. Mais quand les activités redémarrer­ont et que la confiance des voyageurs reviendra, le PDG du Port de Québec, Mario Girard, croit que la Ville de Québec « va être capable de reprendre sa place », grâce à sa réputation.

« Les bateaux de croisières vont d’abord devoir faire la démonstrat­ion qu’ils sont équipés pour faire face à une contagion comme on a vu. Mais la journée que ça va reprendre, je pense que Québec sera clairement avantagée parce que c’est une destinatio­n sûre. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada