Peu de confinement et... peu de morts au Japon
Le Japon fait face à une augmentation rapide du nombre de cas de COVID-19 et a décrété le 8 avril l’état d’urgence sanitaire dans sept préfectures du pays, dont sa mégapole Tokyo.
Certaines zones sont cependant exclues, comme Aïchi, un bassin industriel où les entreprises Toyota et Mitsubishi sont très actives.
Le Japon avait jusqu’ici fait bande à part dans sa lutte. Contrairement à la Corée du Sud et à plusieurs pays européens, le pays a fait très peu de tests sur sa population pour détecter les cas de personnes contaminées.
Le confinement de la population est aussi resté assez faible, le gouvernement se limitant à recommander d’éviter les endroits trop achalandés et peu ventilés. Beaucoup de commerces sont restés ouverts.
DES CHOIX PAYANTS
Le Japon semble malgré tout s’en tirer plutôt bien. Officiellement, il y avait le 7 avril 3906 personnes infectées et 80 morts dans ce pays de 126 millions d’habitants.
Selon le quotidien Asia Times, plusieurs éléments peuvent expliquer pourquoi la pandémie a moins frappé qu’ailleurs. Premièrement, le port du masque et la distanciation sociale font partie de la culture japonaise. Ensuite, les aînés japonais bénéficient depuis 2014 d’un vaste programme de vaccination contre la pneumonie, et le système de santé est excellent.
Il faudra voir si le choix du Japon de traiter seulement les cas les plus sérieux lui permettra de limiter les dégâts ou si le pays ne sera pas rattrapé tôt ou tard par une augmentation importante du nombre de morts.
AILLEURS EN ASIE
Autour, Singapour, Taïwan et
Hong Kong se sont démarquées en imposant rapidement des mesures sérieuses pour isoler les personnes atteintes de la COVID-19.
Cette stratégie a été saluée par plusieurs experts parce qu’elle a permis à l’économie de continuer de fonctionner depuis plusieurs semaines avec un semblant de normalité.
Singapour a même mobilisé des policiers pour surveiller les personnes atteintes, qui se sont vu fournir un téléphone cellulaire pour suivre leurs déplacements. On comptait au début avril seulement sept morts du coronavirus à Singapour et cinq à Taïwan.
La bataille n’est toutefois pas gagnée. Le magazine Wired a rapporté cette semaine que ces pays faisaient face à une réimportation du virus et à une augmentation du nombre de cas alors que des voyageurs de l’étranger atteints reviennent en Asie sans présenter de symptômes.