Le Journal de Quebec

Qu’est-ce qui se passe tout à coup dans ma tête ?

-

J’ai 28 ans et je traverse une période difficile. On dirait que subitement, plus rien ne fonctionne, alors qu’avant j’avais l’impression d’avancer. Je t’explique un peu ma situation pour que tu me donnes les clés sur ce qui se passe.

J’ai vécu une enfance heureuse dans une famille dont je suis l’aînée. Je ne me souviens pas d’avoir vécu quelque traumatism­e que ce soit, si ce n’est un accident de ski vers l’âge de 14 ans. À part ça, rien. Pendant ma période de convalesce­nce, je fus gâtée par ma famille, particuliè­rement par ma mère qui me dorlotait encore plus qu’à l’accoutumée.

Quand je me suis inscrite pour faire des études supérieure­s, ça m’a forcée à quitter ma famille pour déménager dans une grande ville. Cet éloignemen­t ne m’a pas semblé trop ardu, car à 21 ans, je souhaitais quitter un nid familial qui me gardait dans un cocon trop sécuritair­e et peu propice à me forcer à prendre mes responsabi­lités d’adulte. Après deux ans en colocation, je me suis installée en appartemen­t avec mon chum.

Tout semblait bien aller entre nous jusqu’à il y a six mois quand j’ai commencé à me sentir à l’étroit avec lui dans mon quotidien. Tout ce qu’il est et qui me plaisait avant s’est mis à me tomber sur les nerfs. Comme si je revenais dans le giron familial et que tout ce que j’avais acquis comme indépendan­ce m’était ravi d’un coup. Du jour au lendemain, j’ai décidé, au grand désespoir de mes parents, de quitter un garçon qu’ils adoraient pour partir vivre seule en appartemen­t.

Depuis que j’ai posé ce geste, je me questionne. Personne, même pas moi-même, ne le comprend. J’ai fait de la peine à mon chum, à mes parents, à ses parents, à ma famille, bref à tout le monde, pour me mettre à la recherche de je ne sais même pas quoi. Ne crois pas

Louise que je t’écris parce que j’ai envie de revenir en arrière. Pas du tout. Je souhaitera­is juste comprendre ce qui m’a pris de vouloir ainsi ma liberté totale. Est-ce que je deviendrai­s folle tout à coup ?

Une fille qui doute d’elle-même

Arrêtez de douter, vous n’êtes absolument pas folle. J’ai l’impression que vous traversez ce qu’on décrit en psychologi­e comme la crise de la vingtaine, ou crise du quart de siècle. Laquelle se produit d’ordinaire entre 20 et 29 ans. « Cette étape difficile, mais nécessaire à la maturation de la personnali­té, vise à augmenter la confiance en soi. » Elle aurait pu se produire quand vous avez quitté le nid douillet de vos parents. Mais elle a attendu que ce fameux nid douillet se reproduise avec votre chum, pour que vous sentiez le besoin d’en sortir afin de vous émanciper totalement. Il s’agit maintenant pour vous de vous doter des outils nécessaire­s pour enfin devenir l’adulte que vous souhaitez être au fond de vous.

Newspapers in French

Newspapers from Canada