L’enseignement à deux vitesses
Bien des enfants et des parents québécois se sentent carrément abandonnés par le réseau d’enseignement public, depuis un mois.
Avec des mesures pédagogiques optionnelles et un suivi à géométrie variable selon les établissements d’enseignement, le réseau des écoles publiques du Québec révèle, avec cette crise du coronavirus, d’importantes lacunes.
Comparé aux établissements privés du Québec, et au réseau public de l’ontario, il y a en effet de grandes leçons à tirer en matière de flexibilité et de capacité d’adaptation.
Certes, diverses mesures pédagogiques ont été mises en place dans le réseau public du Québec, comme des trousses pédagogiques et une plateforme sur Télé-québec. Sauf qu’à partir du moment où ces mesures ne font l’objet d’aucune évaluation ni d’aucun suivi obligatoire, la motivation et les efforts ne peuvent être les mêmes.
ANGES GARDIENS
Dans ses communications aux parents, le ministre saluait cette semaine les anges gardiens que sont les enseignantes et enseignants au Québec.
Toutefois, jusqu’à présent, bon nombre de ces anges gardiens qui ont tenté de mettre en place des initiatives d’enseignement plus poussées se sont fait taper sur les doigts.
On a en quelque sorte remis le fardeau de l’éducation des enfants dans les mains des parents, sans tenir compte que plusieurs d’entre eux ont fort à faire avec la crise. Entre public et privé, c’est deux poids deux mesures.
CONTRASTE DÉCONCERTANT
Et n’allez surtout pas croire que le système public n’est pas équipé pour offrir la même performance, comme le prouve l’ontario. Le contraste est déconcertant, par rapport au Québec, comme le démontre le reportage de ma collègue Daphnée Dion-viens.
Tous les ingrédients sont réunis pour que d’importantes lacunes plombent l’apprentissage des élèves du primaire et du secondaire cette année.
Quant à l’idée voulant qu’ils puissent apprendre autant que sur les bancs d’école, parce qu’ils ont enfin du temps devant eux, relève assurément de la pensée magique.