Le Journal de Quebec

PORTRAIT D’UN ATHLÈTE DAVID LA RUE

- Luc Weil-brenner Collaborat­ion spéciale

David La Rue a eu la piqûre pour le patinage de vitesse en regardant les Jeux olympiques de Turin en 2006. Il a toutefois fallu quatre ans avant que l’adolescent commence à pratiquer ce sport à Longueuil. À l’âge de 18 ans, David décida d’essayer le patinage sur longue piste et les résultats furent si convaincan­ts que, deux mois plus tard, il se taillait déjà une place dans l’équipe nationale. Après avoir étudié en sciences de la nature au cégep, le jeune athlète a fait un changement de capcethive­rencommenç­antson baccalauré­at en administra­tion des affaires à l’université Mcgill.

Quels sont les plus grands défis que tu as relevés jusqu’à maintenant?

Mon premier grand défi a été de me qualifier pour les Coupes du monde de patinage de vitesse longue piste, moins d’un an après avoir commencé à pratiquer ce sport. Plus récemment, à l’automne 2019, j’ai remporté le titre de Champion canadien au 1000 m et au 1500 m, devant des athlètes de réputation internatio­nale, alors que j’avais pourtant connu une saison plutôt difficile. Je me suis senti soulagé d’avoir réussi à remonter la pente si rapidement!

Quelles sont les aptitudes requises pour la pratique de ton sport?

Il faut d’abord faire preuve d’une très grande force mentale puisqu’à l’entraîneme­nt, comme en compétitio­n, on doit toujours repousser ses limites physiques et psychologi­ques. Il faut aussi être capable de déployer énormément d’énergie en un court laps de temps, mais aussi de continuer à fournir cet effort de façon prolongée.

Quelles qualités as-tu développée­s grâce au patinage de vitesse?

Je dirais le sens de l’organisati­on et la discipline. Avec mes nombreuses heures d’entraîneme­nt, mes études et mes multiples déplacemen­ts, mes journées sont toujours très occupées, alors je dois respecter un horaire serré. Une autre qualité que j’ai développée est la persévéran­ce. Dans tout parcours sportif, il y a des hauts et des bas et, lorsque c’est plus difficile, il faut continuer de travailler fort. Ces qualités m’ont permis de bien réussir dans mon sport, mais aussi dans mes études et dans d’autres sphères de ma vie.

Comment se déroulent tes séances d’entraîneme­nt?

Je m’entraîne généraleme­nt 6 jours par semaine, à raison de 2 ou 3 fois par jour, pour un total d’environ 25 à 30 heures.

J’ai habituelle­ment une ou deux séances sur glace par jour et le reste se déroule hors glace afin de développer d’autres habiletés. Je fais notamment du vélo de route à basse intensité, de la musculatio­n, des entraîneme­nts intensifs sur vélo et de la course, sans oublier les incontourn­ables étirements et exercices de physiothér­apie de fin de journée.

As-tu une source d’inspiratio­n au niveau sportif?

Apolo Anton Ohno, un patineur de vitesse sur courte piste américain. Sa discipline et son intensité à l’entraîneme­nt m’ont toujours impression­né et inspiré. De plus, j’adore sa philosophi­e de vie: vivre chaque jour sans regret. Il faut toujours donner son maximum dans le but d’être meilleur que la veille. Je trouve que ce principe peut s’appliquer à tous les aspects de la vie et qu’il permet à l’être humain de toujours se dépasser.

Quels sont tes objectifs profession­nels?

Jusqu’au cégep, je ne m’étais jamais vraiment questionné sur le domaine d’études que j’avais choisi, les sciences de la nature, profil santé. Cependant, vers la fin de mes études collégiale­s, j’ai constaté que j’adorais les sciences, mais que j’avais aussi d’autres champs d’intérêt que je désirais explorer. J’ai donc décidé de m’inscrire à l’université en administra­tion des affaires pour mieux comprendre les interactio­ns entre les individus, les entreprise­s, les lois et l’économie mondiale. Je souhaite développer une expertise dans l’administra­tion d’une entreprise et avoir une carrière profession­nelle remplie de défis.

Y a-t-il une cause qui te tient particuliè­rement à coeur?

Je suis toujours triste de croiser des itinérants dans la rue, surtout l’hiver. Je trouve que personne ne devrait vivre une telle situation, peu importe son passé. J’ai toujours été reconnaiss­ant du contexte social dans lequel j’ai grandi et ce n’est pas vrai que tous naissent avec des chances égales. C’est pourquoi je tente de faire mon devoir en remettant aux plus démunis de la nourriture, de l’argent et des vêtements.

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