DONALD TRUMP JOUE LE MATCH DE SA VIE
Les États-unis sont devenus le pays le plus touché par le virus quelques mois avant l’élection présidentielle
NASCAR, NBA, LNH, MLB : toutes les associations de sport professionnel ont cessé leurs activités, aux États-unis, en raison de la pandémie de coronavirus. Le seul affrontement encore prévu est celui… de l’élection présidentielle, l’automne prochain.
Cette crise sanitaire arrive à un bien mauvais moment pour Donald Trump.
Au train où vont les choses, le président sortant risque fort d’avoir à faire campagne sur sa façon de la gérer.
Le retrait de Bernie Sanders de la course à l’investiture démocrate, cette semaine, confirme ce qui était devenu évident : Joe Biden affrontera Trump à la présidentielle de novembre prochain.
Mercredi, un sondage de CNN montrait que l’insatisfaction contre la gestion de crise de M. Trump et du gouvernement fédéral américain est en hausse dans la population.
RÉÉLECTION INCERTAINE
La réélection du président sortant est peut-être moins certaine qu’en début d’année. Mais les jeux sont encore loin d’être faits.
Les États-unis ont enregistré leur premier cas de COVID-19 le 21 janvier dernier. « Ça va bien aller », affirmait alors M. Trump.
Quelques jours plus tard, dans un rassemblement de campagne, il a prédit la disparition du virus pour avril.
« En théorie, quand il fait plus chaud, ça s’en va comme par miracle », a-t-il dit.
La chute brutale des marchés boursiers, fin février, ne l’a pas ébranlé : c’est l’occasion de profiter de titres à prix d’aubaine.
Le 9 mars, il accusait même ses adversaires démocrates d’exagérer la situation à des fins partisanes.
Un changement de ton s’est produit quand l’organisation mondiale de la santé a déclaré que la propagation du coronavirus avait atteint le stade de pandémie.
« Nous utilisons tous les pouvoirs fédéraux pour combattre ce virus. Et c’est ce que nous avons fait jusqu’ici », a soutenu Trump à la mi-mars.
Il a alors décrété l’état d’urgence nationale, ce qui a dégagé des dizaines de milliards de dollars pour la lutte au virus et le soutien de l’économie.
Trump a ensuite assuré qu’il a toujours pris au sérieux le « virus chinois ».
« J’ai senti que ce serait une pandémie bien avant que la pandémie soit déclarée », a-t-il laissé tomber.
L’ÉPICENTRE MONDIAL
Dans les jours qui ont suivi, les États ont multiplié les ordonnances de confinement à leurs populations. Mais le mal était déjà fait.
Le 27 mars, les États-unis sont devenus l’épicentre mondial de la pandémie avec 100 000 cas déclarés.
Près de la moitié se trouvaient alors dans l’état de New York, où le chaos règne toujours dans les hôpitaux.
Depuis quelques jours, le rythme des éclosions a cependant ralenti.
Cette semaine, le nombre de cas, qui a franchi la barre des 500 000, ne doublait maintenant plus que tous les 6,5 jours.
La semaine précédente, il ne fallait que trois jours.
Toutefois, hier, les États-unis sont devenus le pays le plus touché au monde par la pandémie de coronavirus en enregistrant un total de plus de 20 000 décès, dépassant ainsi l’italie, selon le comptage de référence de l’université Johns Hopkins, indique L’AFP.
La Maison-blanche a cependant prévenu que le bilan de la pandémie pourrait être lourd : 200 000 morts. Il est encore difficile de voir quel sera l’impact de la crise sur la réélection de Donald Trump, estiment deux experts de l’observatoire des États-unis à la Chaire Raoul-dandurand de l’université du Québec à Montréal.
La directrice adjointe Karine Prémont relève que les taux d’approbation du président américain se maintiennent autour de 44 %, malgré la crise, soit le même niveau que depuis quatre ans.
« Pour l’instant, je n’ai pas l’impression que ça bouge tant que ça », note-t-elle.
Ex-délégué du Québec à New York, John Parisella fait le même constat, mais il juge que Trump est plus faible qu’en janvier.
« Il est vulnérable, mais pas battu », décrit-il en doutant qu’il puisse élargir sa base de partisans.