Presque octogénaire, il veut aller aider en CHSLD
L’homme de Sainte-adèle allait déjà quotidiennement prendre soin de sa conjointe
Même s’il sera bientôt octogénaire, un proche aidant de Sainte-adèle se porte volontaire pour répondre à l’appel de François Legault, et aller prêter main-forte au CHSLD où il se rendait quotidiennement prendre soin de sa conjointe avant le confinement.
« Vous savez, je suis en forme et en bonne santé, même si j’ai bientôt 80 ans. Je suis prêt à aller aider en CHSLD, pour nourrir ma femme, mais aussi les autres patients, si possible. Je vais faire tout ce qu’on me dit, dans la limite de mes compétences », lance d’une voix douce Philippe Belleteste.
Depuis maintenant un mois, l’homme de 79 ans n’a pas pu rendre visite à sa compagne Kilda Gosselin, qui partage sa vie depuis 2007.
L’état de sa conjointe de 71 ans, atteinte de démence fronto-temporale, a commencé à se détériorer il y a maintenant 10 ans.
« Nous nous sommes retrouvés plus tard au cours de nos vies. On a pu vivre deux années normalement, je dirais, avant que la maladie s’en mêle. Puis j’ai continué de prendre soin d’elle, jusqu’à tant que je sois obligé de la placer, ça devenait difficile », relate M. Belleteste.
Le retraité, qui a oeuvré dans l’hôtellerie, se rendait pratiquement chaque jour depuis plus de cinq ans au chevet de sa douce pour lui prodiguer des soins, comme la faire manger. Depuis environ trois ans, elle réside au CHSLD de Sainte-adèle, dans les Laurentides.
ADMIRATION
« C’est assez difficile la faire manger, ça prend du temps, de la patience, illustre Philippe Belleteste. C’est le défi de nos préposés de s’adapter à chaque résident. Ils ont toute mon admiration et mon respect ces gens-là. Moi, j’y allais pour m’assurer que tout allait bien, pour les aider. »
Le septuagénaire était « bien peiné » lorsqu’il a appris en mars dernier que les visites dans les CHSLD étaient interdites jusqu’à nouvel ordre, afin d’éviter la propagation de la COVID-19.
« Mais je comprenais l’urgence de la situation. La santé publique avant tout, souligne-t-il. C’est toujours plus rassurant de pouvoir aller sur place, l’inquiétude était là, mais j’ai confiance envers le personnel. »
MESURES DE SÉCURITÉ
Si Philippe Belleteste souhaite ardemment aller retrouver sa conjointe et fournir de l’aide au personnel soignant, il faut que ça se déroule avec un « encadrement sérieux », selon lui.
« Il va falloir être tout de même très prudent et prendre des précautions pour éviter de propager la maladie. Il n’y a aucun cas présentement [au CHSLD de SainteAdèle], il ne faudrait pas qu’en ouvrant les portes, des cas commencent à apparaître », souligne-t-il.
Il suggère notamment que des équipements de protection soient fournis aux bénévoles et proches aidants admis dans l’établissement. L’aîné ignore toutefois si son âge l’empêcherait de tenir ce rôle.
« J’attends l’avis des responsables. Je vais me plier à leur décision. Il faut que ça se fasse sans danger pour les employés et usagers », conclut-il.