Le Journal de Quebec

Des médecins inquiets répondent à l’appel de Legault

Ils se demandent s’ils pourront faire une réelle différence dans les CHSLD

- MAUDE OUELLET

Des médecins spécialist­es ont répondu à l’appel du gouverneme­nt Legault pour prêter main-forte aux CHSLD, mais certains d’entre eux se demandent si les ressources médicales seront utilisées au meilleur de leur potentiel.

« Je ne crois pas que ça va sauver beaucoup de gens que 1500 médecins arrivent demain dans les CHSLD. Par contre, si on nous envoie avec les équipement­s nécessaire­s, les médicament­s nécessaire­s pour soulager les gens, là je pense qu’on peut faire une différence. Tout dépend de la manière dont nous sommes déployés », soutient le Dr François Evoy qui a levé la main pour aller aider dans les CHSLD.

Les médecins déployés devront se mettre à niveau pour venir en aide efficaceme­nt aux aînés, car plusieurs des soins prodigués par les infirmière­s ou les préposés aux bénéficiai­res ne sont pas pratiqués par les médecins sur une base régulière.

Le président de l’associatio­n des spécialist­es en chirurgie plastique et esthétique du Québec, le Dr Éric Bensimon, ne comprend d’ailleurs pas la décision du gouverneme­nt de faire appel massivemen­t aux médecins spécialist­es et non pas à d’autres travailleu­rs de la santé mieux outillés.

« Ça me fait plaisir d’aller nourrir des gens et d’aider dans les CHSLD, mais il y a des quarts de métiers aussi bien qualifiés, sinon mieux que nous. Ça coûterait peut-être moins cher au gouverneme­nt », soutient l’homme qui exerce dans une clinique privée de Montréal.

Le plasticien pense qu’on pourrait, par exemple, mobiliser les physiothér­apeutes et les ergothérap­eutes qui savent déjà comment soulever un patient.

À L’AISE ASSEZ RAPIDEMENT

« C’est certain qu’un médecin peut devenir à l’aise assez rapidement dans des tâches de nursing de base si quelqu’un lui montre quoi faire », nuance toutefois

François Evoy qui est aussi président de l’associatio­n des neurologue­s du Québec.

UN CASSE-TÊTE LOGISTIQUE

La plupart des médecins interrogés par Le Journal s’inquiètent du casse-tête logistique que représente l’arrivée de milliers de médecins dans le système actuel.

Ils affirment ne pas savoir où, quand et comment ils seront déployés. Cet appel aux spécialist­es a des allures « d’improvisat­ion » pour le Dr Evoy.

« J’espère qu’il va y avoir des plans plus clairs dans les prochains jours. Je trouve que le gouverneme­nt et la santé publique ont très bien géré la crise depuis le début, soutient-il, mais l’état de panique actuel pourrait avoir un effet domino et tout ce qui a été bien fait pourrait être remis en cause. »

Sur une note plus positive, certains spécialist­es se sentent déjà à l'aise de retourner dans les CHSLD, c’est le cas pour l’endocrinol­ogue Jean Palardy. « Je me suis occupé de ma mère qui souffrait d'alzheimer. Je suis capable de donner un bon coup de main. »

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PHOTOSPHOT­OS BENBEN PELOSSEPEL­OSSE ETET PIERREPIER­RE-PAULPAL POULIN Le Dr Jean Palardy, endocrinol­ogue, et le Dr Éric Bensimon, plasticien, ont répondu à l’appel du gouverneme­nt et prêteront main-forte dans les CHSLD.

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