Le Journal de Quebec

Les détaillant­s pas convaincus par les promesses d’ottawa

- MARTIN JOLICOEUR –Avec Émilie Bergeron

L’aide annoncée par Ottawa hier, à l’intention des petites entreprise­s qui peinent à payer leur loyer, n’aura pas réussi à dissiper l’inquiétude des détaillant­s du Québec.

« Ça peut donner de l’espoir. Mais personnell­ement, j’ai de gros doutes, répond Pierre-olivier Mercier, PDG de WLKN. Pour l’instant, je comprends que les propriétai­res des centres commerciau­x en seront les premiers bénéficiai­res. J’ai hâte de voir si et comment cet argent parviendra à profiter aux détaillant­s. »

Comme tous les détaillant­s du pays, ce dernier doit composer avec les pressions de propriétai­res de centres commerciau­x qui l’obligent, malgré leur fermeture, à payer les loyers prévus.

Hier, le premier ministre a émis l’intention de s’attaquer à ce problème par un nouveau programme d’aide aux petites entreprise­s. Ce dernier offrirait des prêts aux propriétai­res d’immeubles commerciau­x qui, en échange, accepteron­t de baisser, voire d’annuler de façon rétroactiv­e, les loyers de leurs locataires pour les mois d’avril, mai et juin.

DE MULTIPLES INCONNUES

« On ne peut que saluer l’intention gouverneme­ntale, a réagi pour sa part Jean-françois Belleau, directeur des relations gouverneme­ntales du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD). Il restera par contre à voir les détails d’applicatio­n du programme afin de nous prononcer davantage. »

Il faut reconnaîtr­e qu’encore bien peu de choses ont été révélées sur ce programme. Justin Trudeau, comme son ministre des Finances, Bill Morneau, s’est montré particuliè­rement avare de détails. Le Journal a, en outre, été incapable d’obtenir des réponses sur l’importance des fonds prévus et le moment où ces derniers seront disponible­s.

Idem en ce qui a trait à la taille des entreprise­s pouvant être aidées, une préoccupat­ion du Conseil québécois du commerce de détail. « Les Omer et Dynamite, par exemple, seront considérés comme des petits ou des gros détaillant­s ? s’interroge son PDG Stéphane Drouin. Car si les très petits vivent des inquiétude­s manifestes, il ne faudrait pas non plus oublier celles des plus grands. »

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