Les détaillants pas convaincus par les promesses d’ottawa
L’aide annoncée par Ottawa hier, à l’intention des petites entreprises qui peinent à payer leur loyer, n’aura pas réussi à dissiper l’inquiétude des détaillants du Québec.
« Ça peut donner de l’espoir. Mais personnellement, j’ai de gros doutes, répond Pierre-olivier Mercier, PDG de WLKN. Pour l’instant, je comprends que les propriétaires des centres commerciaux en seront les premiers bénéficiaires. J’ai hâte de voir si et comment cet argent parviendra à profiter aux détaillants. »
Comme tous les détaillants du pays, ce dernier doit composer avec les pressions de propriétaires de centres commerciaux qui l’obligent, malgré leur fermeture, à payer les loyers prévus.
Hier, le premier ministre a émis l’intention de s’attaquer à ce problème par un nouveau programme d’aide aux petites entreprises. Ce dernier offrirait des prêts aux propriétaires d’immeubles commerciaux qui, en échange, accepteront de baisser, voire d’annuler de façon rétroactive, les loyers de leurs locataires pour les mois d’avril, mai et juin.
DE MULTIPLES INCONNUES
« On ne peut que saluer l’intention gouvernementale, a réagi pour sa part Jean-françois Belleau, directeur des relations gouvernementales du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD). Il restera par contre à voir les détails d’application du programme afin de nous prononcer davantage. »
Il faut reconnaître qu’encore bien peu de choses ont été révélées sur ce programme. Justin Trudeau, comme son ministre des Finances, Bill Morneau, s’est montré particulièrement avare de détails. Le Journal a, en outre, été incapable d’obtenir des réponses sur l’importance des fonds prévus et le moment où ces derniers seront disponibles.
Idem en ce qui a trait à la taille des entreprises pouvant être aidées, une préoccupation du Conseil québécois du commerce de détail. « Les Omer et Dynamite, par exemple, seront considérés comme des petits ou des gros détaillants ? s’interroge son PDG Stéphane Drouin. Car si les très petits vivent des inquiétudes manifestes, il ne faudrait pas non plus oublier celles des plus grands. »