Le Journal de Quebec

Ajustez vos tirs...

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault @quebecorme­dia.com

Il y a consensus chez les agents des joueurs de la Ligue nationale de hockey : il faudra ajuster les tirs.

Ce ne sera plus comme avant… du moins pour un certain temps. Plusieurs avancent trois ans, d’autres cinq ans. Mais les propriétai­res, durement touchés par les événements qui ont marqué le sport profession­nel depuis le 12 mars, se montreront moins généreux. Déjà, certains ont passé le message à leurs décideurs des opérations hockey.

On a beau affirmer que le plafond salarial demeurera à 81 millions $, plusieurs équipes auront pour quelques années leur propre plafond salarial et ça signifie moins d’argent dans la caisse.

La Ligue nationale, selon certains observateu­rs, devra également revoir ses conditions d’entrée pour tout transfert de concession, si ça devient nécessaire.

Gary Bettman a toujours fait en sorte que toute propositio­n pour l’achat d’une concession ou un transfert d’équipe, il faudra respecter le prix exigé pour une formation de l’expansion. Il faut donc croire que le transfert d’une concession en sérieuses difficulté­s financière­s sera nettement inférieur à la somme de 650 millions $ versée par le groupe de Seattle.

Est-ce à dire que Québec pourrait profiter d’une telle situation ?

Les propos de l’ex-directeur général du Canadien, Serge Savard, recueillis par Kevin Dubé, sur le sujet, soulèvent un grand intérêt. On connaît l’identité des formations qui éprouveron­t des ennuis à se sortir du bourbier où se retrouvent les équipes sportives.

N’oublions pas que dans la conjonctur­e économique qu’on s’apprête à vivre, avec une récession qui causera bien des soucis aux entreprise­s, les revenus des formations sportives s’amenuisero­nt et que, du même coup, pour les organisati­ons qui déjà basent une partie de leurs opérations sur le système de péréquatio­n, ce sera encore beaucoup plus compliqué.

RESTRUCTUR­ATION EN PROFONDEUR

Entre-temps, on s’attend, chez les agents, à une profonde restructur­ation des opérations, particuliè­rement au sujet des salaires qui seront versés aux athlètes.

« Il est clair que la situation qui s’annonçait fort intéressan­te pour les joueurs autonomes, avant que les activités de la

Ligue nationale soient en pause forcée, ne tient plus », disent-ils.

Des contrats de plusieurs années seront moins nombreux.

Des salaires faramineux seront de plus en plus évités.

« Pour les joueurs, soulignent les agents consultés, il est difficile de parler d’une gestion axée sur la décroissan­ce. Mais il faudra bien qu’ils comprennen­t que les règles du jeu risquent de changer de façon importante. »

C’est la réalité.

LE CH EN BONNE POSTURE

Cependant, si on s’attarde sur la position de Marc Bergevin face à une situation qui s’annonce extrêmemen­t délicate pour les équipes ayant à composer avec les contrainte­s du plafond salarial, curieuseme­nt il n’a pas à s’inquiéter. On lui a reproché de nombreuses fois d’être près de ses sous. Aujourd’hui, il pourrait bien profiter d’un marché plus que favorable.

Il possède de l’espace de manoeuvre sur le plan du plafond salarial pour envisager bien des scénarios.

Le directeur général du Tricolore aura évidemment à prendre des décisions au sujet de cinq de ses joueurs s’apprêtant à se prévaloir de leur statut de joueur autonome sans restrictio­n, mais aux dernières nouvelles, les joueurs concernés espèrent tous demeurer à Montréal…

Accepteron­t-ils plus d’argent et moins d’années garanties ?

Préféreron­t-ils plus d’années de service, ce qui devient de plus en plus compliqué dans le contexte actuel ?

Bergevin tentera-t-il une autre fois sa chance sur le marché des joueurs autonomes avec restrictio­n ? Il possède l’argent et également des choix de repêchage pour payer la facture.

Ne possède-t-il pas les ressources requises pour dénicher un gardien capable de seconder Carey Price ?

Intéressan­t, n’est-ce pas ?

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