Le Journal de Quebec

L’alcool qui sert de carburant sera autorisé

- JULES RICHER

En raison des pénuries, Santé Canada a autorisé cette semaine l’utilisatio­n temporaire de l’alcool qui sert de carburant pour les voitures, un produit potentiell­ement néfaste, dans les désinfecta­nts pour les mains.

Les dangers du produit sont tels que les enfants et les femmes enceintes ou allaitante­s ne doivent pas l’utiliser.

Santé Canada précise même dans son communiqué diffusé mercredi que le désinfecta­nt qui contiendra ce type d’alcool ne doit pas être appliqué « sur une peau abîmée ou endommagée ».

Chez les microdisti­llateurs du Québec, qui se sont lancés dans la fabricatio­n de désinfecta­nt pour mains depuis le début de la crise de la COVID-19, on comprend mal la décision d’ottawa.

« On est très surpris de ça », a souligné hier en entrevue Christiane Bergevin, porte-parole du Regroupeme­nt Gelamain, qui compte sept microdisti­llateurs, ainsi que des partenaire­s industriel­s.

Les microdisti­llateurs recourent à de l’alcool éthylique de qualité alimentair­e pour les désinfecta­nts qu’ils offrent, donc sans danger pour la santé.

Mme Bergevin estime que, malgré la pénurie de désinfecta­nts, Ottawa n’aurait pas dû permettre un tel produit.

ESSENCE

Les désinfecta­nts autorisés par Santé Canada comprennen­t désormais de l’alcool éthylique de « qualité technique ». Il contient des impuretés, dont un produit appelé l’acétaldéhy­de qui est irritant et possibleme­nt cancérigèn­e avec une exposition à long terme.

Cet alcool est combiné à de l’essence dans une proportion allant jusqu’à 10 %. Le mélange est vendu de façon courante dans les stations-service.

Santé Canada justifie sa décision en affirmant que l’autorisati­on est seulement de courte durée et que les avantages du produit pour la santé publique l’emportent sur ses risques.

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