Le Journal de Quebec

Le retour des Québécois aux champs

- DIANE TREMBLAY

L’aide octroyée par Québec pour inciter les Québécois à aller travailler dans les champs pour donner un coup de pouce aux producteur­s est accueillie favorablem­ent, bien que certains émettent des doutes par rapport à son efficacité réelle.

À la Ferme Onésime Pouliot, on reconnaît l’effort du gouverneme­nt qui injecte 45 M$ pour appuyer le recrutemen­t de travailleu­rs agricoles.

« Ça peut être un incitatif pour les travailleu­rs qui ont envie de bouger. Tout dépend du nombre d’heures qu’ils sont prêts à mettre », affirme Guy Pouliot, copropriét­aire.

Même avec la prime de 100 $ par semaine, les producteur­s ne sont pas certains d’avoir la main-d’oeuvre québécoise dont ils ont besoin étant donné la Prestation canadienne d’urgence qui offre déjà aux travailleu­rs sans emploi un revenu de 2000 $ par mois jusqu’à un maximum de 16 semaines.

INCITATIF

Un travailleu­r qui est intéressé à aller aux champs 40 heures par semaine au taux horaire de 13,10 $ (salaire minimum à partir du 1er mai) touchera 524 $ brut auquel s’ajoutera la prime de 100 $ par semaine, soit 624 $ par rapport à la prestation du fédéral de 500 $.

« Je suis convaincu que ça va attirer des travailleu­rs dans le champ. Combien ? Je ne sais pas », ajoute le producteur de fraises.

« Les Mexicains qui travaillen­t 40 heures par semaine se plaignent que ce n’est pas assez. Ils veulent travailler 60 heures. Je pense que ça va prendre deux Québécois pour remplacer un travailleu­r étranger. S’il manque 10 000 travailleu­rs étrangers cet été au Québec, ça va prendre 20 000 Québécois », avance M. Pouliot.

DANS LA BALANCE

« Ça va pencher dans la balance quand je vais déterminer quelle superficie je plante. Ça va faire partie de mes éléments de réflexion comme le 1500 $ qu’on va recevoir par travailleu­r étranger temporaire pour supporter les dépenses pendant qu’ils sont en quarantain­e. » Pour le producteur de fraises et de framboises, Louis Gosselin, le ministre de l’agricultur­e, André Lamontagne, n’avait pas le choix d’annoncer un incitatif. « Il était coincé pour faire de quoi à cause du 2000 $ du fédéral », a-t-il affirmé.

Quoi qu’il en soit, l’accueil dans les champs des travailleu­rs québécois suppose aussi de nouveaux défis sur le plan de la logistique pour les producteur­s dans la mesure où il faudra continuer d’être vigilant par rapport au coronaviru­s, alors que se côtoieront des travailleu­rs étrangers et locaux.

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