Bonification des salaires de 100 $ par semaine
Québec veut convaincre 8500 personnes d’aller travailler dans les champs cet été
Québec va bonifier de 100 $ par semaine le salaire de ceux qui iront travailler dans les champs cet été, espérant ainsi compenser l’absence des travailleurs étrangers.
Une somme de 45 millions $ a été débloquée à cet effet par le gouvernement Legault. De cette somme, 42,6 millions $ sont réservés aux primes, 2 millions $ pour aider les entreprises à transporter les volontaires jusqu’aux champs, 200000 $ pour engager des formateurs et 200000 $ pour embaucher plus d’employés au sein des 12 centres agricoles d’emploi.
Le premier ministre François Legault a fait appel hier aux Québécois qui ont perdu leur emploi en raison des mesures prises pour limiter la propagation de la COVID-19.
« On souhaite que le Québec devienne plus autonome. On a eu peur, dans le dernier mois, que les fruits et légumes qu’on importe du sud, là, qu’on ne soit plus capables de les avoir », a-t-il précisé.
François Legault a souligné qu’il est possible pour ces travailleurs de conserver une distance de deux mètres les uns des autres.
Il ne s’agit pas d’un travail « facile », mais l’expérience peut être « belle » pour de nombreux Québécois, croit le premier ministre, qui permettra à la province de devenir plus autonome.
MANQUE DE MAIN-D’OEUVRE
De nombreux agriculteurs craignent de manquer de personnel dans leurs champs pour les récoltes compte tenu des limitations de déplacement entre les pays qui pourraient empêcher les travailleurs en provenance d’amérique latine de venir au Québec.
Bon an mal an, la province accueille 11 000 travailleurs étrangers temporaires. Or, selon les prévisions du gouvernement, seulement 8000 pourront être embauchés cet été.
Avec cette nouvelle prime annoncée hier, Québec vise à convaincre 8500 personnes d’aller travailler dans les champs, a indiqué le ministre de l’agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation, André Lamontagne.
« Ce qu’on veut, plus que jamais, [c’est] de pouvoir manger le fruit de la production de nos agriculteurs (...) L’objectif du programme qu’on dépose aujourd’hui, c’est de maximiser les opportunités pour nos producteurs, productrices, justement, d’offrir leurs produits aux Québécois », a expliqué le ministre.
À noter que, comme la grande majorité des travailleurs agricoles sont rémunérés au salaire minimum (13,10 $/l’heure à compter du 1er mai), ils se qualifient aussi pour une autre prime de 100 $ du gouvernement provincial destinés aux travailleurs essentiels à faible revenu.
L’union des producteurs agricoles (UPA) s’est réjouie de cette annonce.
« [C’est] une excellente nouvelle. Il répond à un besoin essentiel à la fois pour les agriculteurs québécois, qui vivent des besoins de main-d’oeuvre importants, et pour nos concitoyens. C’est un enjeu de sécurité alimentaire dans le contexte actuel », a indiqué son président, Marcel Groleau.
« L’OBJECTIF DU PROGRAMME (...)
C’EST DE MAXIMISER LES OPPORTUNITÉS POUR NOS PRODUCTEURS » - André Lamontagne, ministre de l’agriculture