Les camps d’été sont très inquiets
L’annulation de la saison causerait des pertes majeures
L’inquiétude règne chez les organismes qui gèrent les camps d’été et qui appréhendent des pertes majeures si la saison est annulée.
Le Journal a joint plusieurs responsables de camps et tous, sans exception, ont indiqué être inquiets pour l’avenir, dans l’attente des futures directives gouvernementales.
Les revenus des camps sont la principale source de financement de Keno, qui est un des gestionnaires du Programme Vacances-été des villes de Québec et de Saint-augustin-de-desmaures. « On tire 90 % de nos revenus des camps qui se tiennent entre le 24 juin et le 20 août », indique le directeur général, Réjean Roy. « Notre organisation n’a pas la capacité d’affronter des situations comme ça pendant des périodes prolongées. »
« CHOIX DÉCHIRANTS »
Même son de cloche au camp Saint-sacrement. « Notre organisation a un chiffre d’affaires de 2,5 millions $. L’annulation de la saison nous apporterait une diminution de revenus de 1,2 million $. C’est vraiment majeur. Il nous faudra regarder toutes les avenues possibles pour relancer l’organisation », exprime Samuel Matte-thibault, directeur général de Loisirs Saint-sacrement, un organisme à but non lucratif.
Certains services offerts à la population du quartier pourraient écoper à l’automne ou l’an prochain. « On devra faire des choix déchirants en tant que gestionnaire pour surmonter la crise. »
Au Camp Académie, l’adjoint à la direction, Marc-andré Veilleux, indique que les inscriptions ont plongé depuis le confinement. Mars et avril sont d’ordinaire la période achalandée pour les inscriptions. Mais au lieu de 2000 à 3000 par semaine, le Camp en reçoit à peine 100 ou 200 actuellement.
Pour ceux qui s’étaient déjà inscrits avant la crise, les responsables consultés assurent que des procédures de remboursement seront mises en place en cas d’annulation de la saison.
CASSE-TÊTE POUR LES PARENTS
Mais cela n’empêchera pas le casse-tête que vivront plusieurs familles, dont les deux parents devront retourner travailler et qui n’auront pas de plan B pour la garde des enfants, pointent-ils. Ce qui fait dire à Réjean Roy que « les camps sont un service essentiel pour certaines familles ».
La gestion de l’embauche est aussi compliquée, avec cette incertitude. Aux camps sports du PEPS de l’université Laval, on espère ne pas avoir à annuler la saison. « Ça nous briserait le coeur de ne pas pouvoir offrir d’emploi d’été aux étudiants-athlètes », souligne Julie Dionne, directrice du Service des activités sportives.
Les organisateurs sont tous prêts à mettre en place les mesures nécessaires pour assurer la santé de leurs campeurs advenant la tenue des activités.