Le Journal de Quebec

2 POURQUOI EST-CE PLUS LONG QUE POUR LE VACCIN CONTRE L’INFLUENZA ?

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Les campagnes de vaccinatio­n annuelles contre l’influenza peuvent laisser croire que la production d’un vaccin est relativeme­nt rapide, mais il s’agit d’un cas très particulie­r : les vaccins anti-influenza existent depuis longtemps et ne requièrent maintenant plus d’études cliniques avant d’être commercial­isés (la base du vaccin est identique d’une année à l’autre, seules les souches virales changent).

Dans le cas du coronaviru­s actuel, ce virus était inconnu il y a six mois à peine, et il faut donc commencer le processus à zéro.

D’ABORD LES ANIMAUX, ENSUITE LES HUMAINS

√ Des modèles animaux doivent être développés pour évaluer ll’efficacité efficacité des vaccins (souris transgéniq­ues, hamsters, primates non humains) et l’exposition de e ces modèles à des virus vivants requier t des mesures ded confinemen­t importante­s (laboratoir­es P3) pour éviter toute contaminat­ion extérieure.

√ Pour les essais cliniques sur les humains, le vaccin doit d’abord franchir la phase 1 pour vérifier l’absence d’effets secondaire­s importants (trois mois).

√ Par la suite, dans la phase 2, on administre le vaccin à une centaine de volontaire­s pour déterminer s’il peut provoquer la production d’anticorps antivirus et conférer une immunité (six à huit mois).

√ Si tout se déroule bien, on répète l’expérience dans une phase 3, où le vaccin est administré à quelques milliers de personnes vivant dans une région où le virus est actif (six à huit mois) mois).

√ Les agences réglementa­ires (FDA, par exemple) examinent par la suite l’ensemble des données et approuvent (ou non) le vaccin (six mois à un an).

√ Enfin, il faut s’assurer que les vaccins qui seront sélectionn­és pourront être produits en quantités suffisante­s et être distribués dans toutes les régions affectées par le virus, incluant les pays moins riches.

PAS AVANT DEUX ANS ?

Compte tenu de toutes ces embûches, la plupart des experts s’entendent pour dire qu’il est peu probable qu’un vaccin contre le coronaviru­s soit disponible avant deux ans.

Si l’on considère que les vaccins requièrent en moyenne 10 ans de développem­ent clinique, avec un taux d’échec de plus de 90 %, il s’agirait néanmoins d’une réalisatio­n tout à fait remarquabl­e.

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