2 POURQUOI EST-CE PLUS LONG QUE POUR LE VACCIN CONTRE L’INFLUENZA ?
Les campagnes de vaccination annuelles contre l’influenza peuvent laisser croire que la production d’un vaccin est relativement rapide, mais il s’agit d’un cas très particulier : les vaccins anti-influenza existent depuis longtemps et ne requièrent maintenant plus d’études cliniques avant d’être commercialisés (la base du vaccin est identique d’une année à l’autre, seules les souches virales changent).
Dans le cas du coronavirus actuel, ce virus était inconnu il y a six mois à peine, et il faut donc commencer le processus à zéro.
D’ABORD LES ANIMAUX, ENSUITE LES HUMAINS
√ Des modèles animaux doivent être développés pour évaluer ll’efficacité efficacité des vaccins (souris transgéniques, hamsters, primates non humains) et l’exposition de e ces modèles à des virus vivants requier t des mesures ded confinement importantes (laboratoires P3) pour éviter toute contamination extérieure.
√ Pour les essais cliniques sur les humains, le vaccin doit d’abord franchir la phase 1 pour vérifier l’absence d’effets secondaires importants (trois mois).
√ Par la suite, dans la phase 2, on administre le vaccin à une centaine de volontaires pour déterminer s’il peut provoquer la production d’anticorps antivirus et conférer une immunité (six à huit mois).
√ Si tout se déroule bien, on répète l’expérience dans une phase 3, où le vaccin est administré à quelques milliers de personnes vivant dans une région où le virus est actif (six à huit mois) mois).
√ Les agences réglementaires (FDA, par exemple) examinent par la suite l’ensemble des données et approuvent (ou non) le vaccin (six mois à un an).
√ Enfin, il faut s’assurer que les vaccins qui seront sélectionnés pourront être produits en quantités suffisantes et être distribués dans toutes les régions affectées par le virus, incluant les pays moins riches.
PAS AVANT DEUX ANS ?
Compte tenu de toutes ces embûches, la plupart des experts s’entendent pour dire qu’il est peu probable qu’un vaccin contre le coronavirus soit disponible avant deux ans.
Si l’on considère que les vaccins requièrent en moyenne 10 ans de développement clinique, avec un taux d’échec de plus de 90 %, il s’agirait néanmoins d’une réalisation tout à fait remarquable.