5 Y A-T-IL DE NOUVEAUX MÉDICAMENTS À L’HORIZON ?
L’utilisation de médicaments déjà disponibles permet de gagner du temps, mais il est probable que le meilleur remède contre la COVID-19 sera ultimement un médicament qui sera développé spécifiquement contre le SARS-COV-2.
Cette stratégie prend forcément plus de temps (d’autant que le virus était encore inconnu il y a six mois à peine), mais le rythme des découvertes sur le virus et son mode d’action est tellement rapide qu’on peut prédire, sans trop risquer de se tromper, le développement d’antiviraux spécifiques dans un avenir rapproché.
UN ENNEMI EFFICACE
Comme tous les virus, le SARSCOV-2 est un redoutable modèle d’efficacité, issu de millions d’années d’évolution.
Comparativement au génome humain qui code pour des dizaines de milliers de protéines, son génome ne code que pour seulement 29 protéines qui, collectivement, lui permettent d’entrer dans les cellules, de dupliquer son matériel génétique et de produire de nouveaux virions.
THÉRAPIE
Chacune de ces 29 protéines représente une cible thérapeutique potentielle : par exemple, une protéine présente à la surface du virus permet d’interagir avec un récepteur appelé ACE2 (angiotensin converting enzyme 2) et de pénétrer dans les cellules pulmonaires.
On peut donc envisager de bloquer cette interaction à l’aide d’un anticorps spécifique, présent par exemple dans le sang de personnes qui ont été infectées par le virus et qui ont survécu à la COVID-19( 3).
Cette approche, qu’on appelle la méthode du plasma convalescent (voir autre texte en page 38), fait présentement l’objet d’une dizaine d’études cliniques et pourrait permettre d’identifier un anticorps possédant une forte affinité pour le virus et susceptible de le neutraliser.
PETITES ANNONCES
OPTIMISME
Une approche similaire vient d’être utilisée pour identifier plusieurs molécules susceptibles de bloquer la fonction de la protéase Mpro, une enzyme essentielle à la production des protéines virales( 5).
Le véritable branle-bas de combat scientifique déclenché par la pandémie de COVID-19 a donc déjà permis, en quelques mois à peine, d’identifier plusieurs cibles thérapeutiques prometteuses pour le traitement de cette maladie. Une réalisation impressionnante qui permet d’envisager l’avenir avec optimisme.