Voici le traitement qui pourrait être approuvé en premier
Le remdesivir, qui a déjà été testé contre l’ebola, suscite l’espoir de L’OMS
Présenté comme le médicament le plus prometteur par l’organisation mondiale de la Santé (OMS), l’antiviral remdesivir suscite l’espoir dans la lutte à la COVID-19, mais son efficacité est encore loin d’être démontrée.
« Il n’y a, pour l’instant, qu’un seul médicament qui pourrait avoir une réelle efficacité, selon ce que nous pensons. Et c’est le remdesivir », a indiqué à la mi-mars Bruce Aylward, un haut dirigeant de L’OMS.
Cette molécule fait partie des quatre médicaments testés sur des milliers de patients à travers le monde par L’OMS. Et son fabricant, le géant américain Gilead, mène présentement la dernière phase des essais cliniques sur plus de 1000 patients.
Il pourrait s’agir du premier médicament à arriver sur le marché.
Le remdesivir a déjà été testé pour lutter contre le virus d’ebola, avec des résultats mitigés, mais il a démontré une certaine efficacité contre le SRAS et le syndrome respiratoire du Moyen-orient lors d’études sur des animaux et en laboratoire.
« Il a l’avantage d’avoir déjà montré de l’efficacité contre d’autres coronavirus », résume Benoît Barbeau, virologue et professeur à L’UQAM.
Le remdesivir permettrait d’éliminer l’action d’une enzyme essentielle à la réplication du virus lié à la COVID-19, selon des travaux réalisés in vitro.
Et les plus récents essais cliniques semblent prometteurs : selon des données rendues publiques jeudi, la majorité des 125 patients recrutés par l’université de Chicago qui ont été traités quotidiennement avec le remdesivir ont pu quitter l’hôpital environ une semaine plus tard.
DANS LA « BONNE DIRECTION »
Ces résultats ont toutefois été obtenus sans groupe témoin, d’où l’importance de mener de solides études comparatives pour en arriver à des conclusions beaucoup plus fiables, souligne M. Barbeau. « Je crois tout de même que l’on est dans la bonne direction », ajoute-t-il.
Si les essais cliniques s’avèrent concluants, cet antiviral pourrait être disponible au cours des prochains mois, selon l’institut national américain des maladies infectieuses.
LOPINAVIR ET RITONAVIR
Le lopinavir et le ritonavir, une combinaison d’antiviraux qui sert à lutter contre le VIH, font aussi partie des molécules testées à grande échelle par L’OMS.
Des travaux en laboratoire ont démontré une certaine efficacité pour lutter contre le virus causant la COVID-19 mais un essai clinique mené auprès de 199 patients en Chine ne permet toutefois pas d’en arriver à des résultats concluants.
L’avantage de poursuivre la recherche sur des médicaments qui existent déjà est toutefois indéniable, précise M. Barbeau. « Ces composés-là ont déjà été testés, ils sont donc déjà passés à travers certaines étapes. »
L’objectif est de trouver un médicament permettant de réduire les symptômes graves et les séquelles liés à la COVID-19, qui pourrait aussi être administré à des patients à risque qui sont porteurs du virus avant qu’ils ne développent la maladie, précise le chercheur de L’UQAM.
« Cet été, on devrait avoir une excellente idée à savoir si les composés en cours d’étude sont efficaces ou non. Et on espère que le virus ne développera pas de résistance. Mais ça, on ne le sait pas. »