Recoller les pots cassés
Le premier ministre du Québec a fait preuve d’une grande humilité hier en admettant certains torts. Nul ne peut ignorer cela.
Il a d’abord reconnu à mots couverts que sa charge à fond de train contre les médecins spécialistes a créé une véritable fracture.
Ayant laissé un conflit de personnalités entre son gouvernement et la présidente de la FMSQ avoir raison de son sens du dosage, monsieur Legault a malheureusement fait passer l’ensemble de la profession de héros à zéros en un claquement de doigts.
Pourtant, la très grande majorité de ces médecins ne demandaient qu’à servir et attendaient patiemment.
EFFETS DÉVASTATEURS
Étant moi-même le conjoint d’une médecin spécialiste et étant en contact régulier avec ce milieu, j’ai pris la pleine mesure des effets dévastateurs de cette sortie.
Messages haineux, démobilisation, tensions soudaines entre les différentes professions, et ce, au pire moment possible. Bref, le bordel.
Cela aura pris 48 heures, mais le PM a finalement bien fait de tenter de recoller les pots cassés. Il faudra évaluer le succès de l’opération à l’usage.
PRÉPOSÉS
Puis il y a eu cet aveu. Que François Legault estime qu’il aurait dû agir plus rapidement pour augmenter le salaire des préposés aux bénéficiaires. C’est fort noble de sa part, mais convenons que cela n’aurait par contre pas tout réglé.
Car il y a deux crises distinctes dans les CHSLD. Le manque de ressources humaines, qui fait subir à nos aînés des conditions de vie aberrantes. Et il y a le fait que la COVID y répand la mort à une vitesse effarante.
De meilleurs salaires n’auraient pas changé ce deuxième constat. Et là-dessus, il faudra comprendre un jour pourquoi nous étions si vulnérables.
Mais pour l’instant, le premier ministre a raison. La priorité, c’est de passer au travers de la crise. Unissons-nous.
Serrons les coudes et soyons courageux. Comme François Legault l’a fait hier.