Le coronavirus poursuit ses ravages en Afrique
GENÈVE | (AFP) L’organisation mondiale de la santé (OMS) s’est alarmée, hier, de la progression rapide de la pandémie de coronavirus en Afrique, tout en estimant qu’à ce stade, elle pouvait encore être contenue.
« Au cours de la semaine écoulée, il y a eu une hausse de 51 % du nombre de cas recensés sur mon propre continent, l’afrique, et une hausse de 60 % du nombre de décès recensés », a constaté le directeur général de L’OMS, l’éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Compte tenu de la difficulté d’obtenir des kits de diagnostic, il est probable que les nombres réels soient plus élevés », a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève.
La pandémie de coronavirus a fait 1000 morts en Afrique depuis son apparition en Chine en décembre, dont les trois quarts en Algérie, en Égypte, au Maroc et en Afrique du Sud.
Selon les chiffres officiellement recensés – 1000 décès pour 19 334 cas –, l’afrique est avec l’océanie l’un des continents les moins touchés par la pandémie qui a tué au moins 150 147 personnes dans le monde. L’algérie est le pays d’afrique qui déplore le plus grand nombre de décès sur son sol (364).
BESOIN D’AIDE
Selon L’OMS, les pays d’afrique ont besoin de soutien, de ressources, d’équipements, de transfert de technologies.
« Nous ne pensons pas aujourd’hui que la maladie a passé le stade de ne pouvoir être contenue. Nous pensons que beaucoup peut être fait pour limiter l’impact du virus. Et nous pensons que nous devons accélérer nos efforts alors que le nombre de cas augmente chaque jour », a estimé Michael Ryan, directeur des programmes d’urgence de L’OMS.
L’afrique peut se prévaloir de « réelles capacités » pour y parvenir avec une « longue histoire de lutte contre les épidémies, un solide programme contre la polio », a-t-il souligné tout en reconnaissant des « contraintes », liées notamment à l’habitat, souvent dense et dans des conditions d’hygiène précaires ou d’accès à l’eau limité.
« Nous ne voulons pas que vous perdiez espoir. Contenir [le virus] est possible. Ça va être un combat difficile. Le monde entier veut aider. Nous devons faire plus, nous devons permettre à plus de personnes de tester et d’identifier les cas, d’établir des centres de traitement, de nous assurer que nous puissions observer la distanciation physique, avoir des points d’eau pour se laver les mains là où il n’existe pas d’eau courante », a détaillé une autre responsable de la gestion de la pandémie à L’OMS, Maria Van Kerkhove.
Simultanément à Washington, la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International ont indiqué qu’il manquait 44 milliards de dollars au continent pour lutter contre la pandémie.