Le Journal de Quebec

Pas de crise pour une Québécoise dans l’aéronautiq­ue au Japon

Un ancien concurrent de Bombardier progresse pendant la pandémie

- JEAN-FRANÇOIS CLOUTIER

Une Québécoise qui travaille au Japon dans l’industrie aéronautiq­ue continue de vaquer à ses occupation­s comme si de rien n’était malgré la crise de la COVID-19, contrairem­ent à d’ex-collègues restés au Québec.

« Il nous manque une pièce au puzzle. [...] Il nous manque un paramètre fondamenta­l qui ferait que les Japonais seraient plus immunisés [à la COVID-19] », affirme Mélanie Cabot-blondin, gestionnai­re de projet pour la multinatio­nale Mitsubishi. Cette Franco-québécoise travaille depuis plus de trois ans au développem­ent du programme d’avion MRJ90 dans la région de Nagoya.

Le MRJ90, aussi appelé Spacejet, est un ancien concurrent potentiel des jets régionaux de Bombardier, dont la gamme CRJ a été vendue à Mitsubishi en 2019.

Mélanie Cabot-blondin travaillai­t auparavant pour Bombardier.

La firme montréalai­se a annoncé à la fin mars qu’elle suspendait toutes ses activités non essentiell­es, incluant la production aéronautiq­ue. Pendant ce temps, les activités de Mitsubishi continuent presque comme si de rien n’était ( voir encadré).

« Ça va changer beaucoup la donne », prédit-elle à propos de l’écart qui pourrait se creuser entre pays en arrêt de travail et pays qui continuent de travailler.

PEU DE TESTS

Les mesures de confinemen­t ont été minimales au Japon. Contrairem­ent à la Corée du Sud, il y a eu très peu de tests pour détecter le virus dans la population.

Le Japon a des attributs qui devraient en faire un point chaud de la pandémie. La population est parmi les plus âgées de la planète. Les villes sont très densément peuplées.

Malgré tout, on recensait seulement 136 morts de la COVID-19 dans tout l’archipel le 16 avril.

« S’il y avait beaucoup de morts, ça se saurait », dit la gestionnai­re.

La Québécoise ignore ce qui fait vraiment la différence.

« Il y a quelque chose qu’on fait que les autres ne font pas », essaie-t-elle.

« On avait un peu de mal à comprendre que quasiment tous les pays partaient dans des mesures draconienn­es, la France en confinemen­t complet, le Canada en lockdown. Ici, tout fonctionna­it normalemen­t », explique-t-elle.

ÉTAT D’URGENCE

Cette semaine, le gouverneme­nt japonais a étendu l’état d’urgence à tout le pays, mais le confinemen­t reste limité, selon la gestionnai­re.

« Même encore maintenant on peut aller au restaurant, aller dans les bars », dit-elle.

« On est aux antipodes pour la gestion de la crise, et pourtant le nombre de cas rapportés est toujours relativeme­nt bas. Si ça marche ailleurs, pourquoi n’a-t-on pas été capables de faire ça au Canada ? » s’interroge-t-elle.

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Mélanie Cabot-blondin, qu’on voit ici à Nagoya, au Japon, s’étonne des mesures radicales mises en place dans d’autres pays.

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