Le Journal de Quebec

Pas de répit pour les agences de sécurité

Les entreprise­s ont été prises de court par la crise et leurs efforts de recrutemen­t ne suffisent toujours pas

- MARTIN JOLICOEUR

Fortement sollicitée­s depuis le début de la crise du coronaviru­s, les agences de sécurité peinent toujours à soulager leurs besoins criants de main-d’oeuvre.

« C’est comme si nous étions en guerre, explique le président de l’associatio­n provincial­e des agences de sécurité, Dany Laflamme. Nos équipes habituelle­s sont débordées. Et malgré nos efforts de recrutemen­t, ils ne suffisent pas toujours tellement nous sommes tous sollicités ».

Le président de Trimax Sécurité, Frederico Ramos, parle sans ambages d’« explosion » de la demande. Une hausse qu’il évalue à plus 20 %.

« C’est sûr que les fermetures des palais de justice et cours municipale­s ont eu un effet sur nos activités, reconnaît-il. La fermeture des musées aussi. Par exemple, au Musée national des beaux-arts du Québec, Trimax comptait une quarantain­e d’agents de sécurité. »

Mais ces fermetures furent vite compensées par une forte hausse de la demande dans les services de contrôle d’accès aux établissem­ents de santé, comme l’ensemble des CHSLD, des CLSC et des hôpitaux de la province.

Il en va de même de la plupart des commerces toujours ouverts comme les Costco, Walmart et succursale­s de la SAQ. Les besoins sont tels qu’un seul établissem­ent comme l’hôpital général juif de Montréal doit recourir à trois agences de sécurité différente­s pour répondre à l’ensemble de ses besoins.

ANXIÉTÉ ET PSYCHOLOGI­E

« Notre travail est plus difficile qu’avant, note M. Ramos. Il faut user de beaucoup de psychologi­e. Il y a des gens qui paniquent. Plusieurs ont peur ou sont nerveux. C’est à tout cela que nous devons faire face comme agents de sécurité », explique-t-il.

Dany Laflamme, aussi PDG de Gardium Sécurité, n’en pense pas moins. « Les gens sont clairement plus anxieux. C’est vrai pour tout le monde, y compris nos agents. Mais nous sommes des profession­nels, nous continuons notre travail malgré tout », confie-t-il.

C’est dans ce contexte bien particulie­r que les entreprise­s de sécurité cherchent à élargir leurs équipes. C’est le cas des 125 entreprise­s de l’industrie au Québec, les plus petites comme les plus grandes, telles que Gardaworld, G4S et Securitas.

« Nous sommes dans une période d’embauche massive, confirme la direction de Gardaworld. Nous lançons un appel aux chômeurs techniques qui pourraient venir se joindre à nos équipes rapidement. »

À Québec, Sécurité Sirois invite même les étudiants à postuler.

Pour les aider, le Bureau de la sécurité privée est autorisé à délivrer des permis temporaire­s. Ces permis sont donnés en 3 ou 4 jours pour 4 mois, et la formation d’usage de 70 heures a été réduite au minimum.

« Seul l’examen des antécédent­s judiciaire­s est maintenu, résume son DG, Claude Paul-hus. Ce sont souvent des gens qui ont envie d’aider, de servir, ce qui est absolument admirable. » Leur salaire s’élève à 18,04 $ l’heure.

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« Les gens sont clairement plus anxieux. C’est vrai pour tout le monde, y compris nos agents », dit le PDG de Gardium Sécurité, Dany Laflamme. PHOTO COURTOISIE
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