Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

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Comment protéger ma mère ?

Ma mère est devenue veuve au printemps 2018 à la suite du décès du conjoint qui partageait sa vie depuis le décès de notre père. Le départ de cet homme âgé de 90 ans fut un grand choc pour elle qui approchait alors de ses 80 ans. Avec tout ce qu’il y a à faire lors d’un décès, elle n’a pas vu passer l’année suivante. Mais à partir de l’été 2019, j’ai commencé à trouver qu’elle perdait de son allant et de ses forces physiques. Quand je lui en ai parlé, elle m’a dit que l’obligation de reprendre l’entretien de la maison que son conjoint assumait la fatiguait énormément, que la présence de son homme lui manquait, et que la vie en général la déprimait.

Elle a vu son médecin sur ma recommanda­tion et elle en est revenue avec une ordonnance d’ antidépres­seurs. C’est à partir de là que son déclin s’est accentué. Je la trouve taciturne quand je la visite. Elle ne prend plus soin d’elle et néglige de plus en plus son environnem­ent. Je lui ai suggéré de vendre sa maison, mais elle ne veut pas quitter le lieu de tous ses souvenirs, même s’il s’agit d’une maison modeste. J’en ai parlé avec mon unique frère et sa femme, et tous deux refusent d’intervenir auprès d’elle. Il faut dire que leur situation financière est chancelant­e et qu’ils craignent d’avoir à débourser de l’argent pour elle.

Lors de ma dernière visite chez elle, en fouillant dans sa pharmacie, j’ai constaté qu’elle consommait beaucoup plus de médicament­s qu’elle veut bien me l’avouer. Je crains qu’elle ne soit en train de s’empoisonne­r, mais je ne sais pas quoi faire pour la prévenir des dangers qui la guettent.

Une fille

Pourquoi ne pas lui proposer de l’accompagne­r à sa prochaine visite médicale ? Ça vous permettrai­t de faire connaissan­ce avec son médecin et de discuter du plan de match. Rien ne vous empêche non plus de faire appel au CLSC, avec son accord, bien sûr, pour lui procurer du soutien et un suivi physique plus étroit. À son âge, elle y a droit, et par la même occasion, ça pourrait vous rassurer encore plus.

La maladie mentale, ça se soigne

Je fus attiré ce matin dans votre Courrier par le titre d’une lettre qui se lisait ainsi : « Un couple peut-il survivre à un problème de santé mentale ? » Un homme y décrivait sa relation avec une jeune femme qui l’avait prévenu dès le début de leur relation qu’on l’avait diagnostiq­uée bipolaire et qu’elle prenait du lithium pour réguler son humeur. La mère de ce monsieur lui déconseill­ait de poursuivre cette relation, et il vous appelait à la rescousse pour le conseiller. J’ai apprécié votre réponse qui, comme d’habitude, était empreinte de bon sens et de logique.

Pour rassurer ce garçon et aller dans le même sens que vous, j’ai eu envie de témoigner. Un de nos fils est bipolaire. Il prend une médication depuis l’âge de 18 ans et s’en porte très bien. Après avoir arrêté ses études dans un domaine difficile pendant deux ans, il les a reprises. Ça lui en a demandé, des efforts et du courage. Rendu à 29 ans aujourd’hui, il travaille comme ingénieur. Il a une amoureuse, et sa vie n’est pas différente de celle de tous les autres gars de son âge. Je l’aime et il est mon idole.

MARIO B.

Merci d’appuyer les propos que je tenais à ce monsieur. J’ajouterai qu’une personne ne se résume pas à sa maladie. Elle est un tout qui s’apprécie dans sa totalité, et d’autant plus quand, comme votre fils et la conjointe de ce garçon, la personne transcende son problème de santé pour se créer une belle vie.

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