Le Journal de Quebec

DANS LE TEMPS OÙ ÇA FESSAIT DUR…

- MARC DE FOY

Felipe Alou avait subi une opération avant l’an dernier. C’était pour une blessure au cou subie à l’époque où les contacts étaient permis au baseball. Et ça fessait dur dans le temps où Alou jouait.

« Je glissais au deuxième but pour briser des doubles jeux et je fonçais sur le receveur dans le but de marquer des points », raconte l’honorable monsieur.

« On subissait toutes sortes de blessures, mais le baseball était joué ainsi. Les gens disaient que ça provoquait des bagarres, mais si je n’avais pas fait ça, je n’aurais pas été fidèle à mon style de jeu. On jouait de cette manière dès qu’on nous apprenait à jouer.

« J’étais habitué aussi à jouer tous les jours. Ça a été le cas durant presque la totalité de mes 17 saisons dans les majeures. »

UN INCIDENT DE TROP

Alou a connu la grande rivalité entre les Giants et les Dodgers, rivalité qui a commencé alors que les deux équipes étaient établies dans le marché de New York (les Dodgers avaient pignon sur rue à Brooklyn) et qui s’est poursuivie quand elles ont déménagé sur la côte du Pacifique.

Un jour du mois d’août 1965, le célèbre lanceur Juan Marichal, des Giants, a frappé le receveur des Dodgers John Roseboro d’un coup de bâton de baseball sur la tête. L’incident s’est produit après que Roseboro eut frôlé Marichal à la tête en retournant la balle à son lanceur, le légendaire Sandy Koufax.

« Je n’étais plus avec les Giants puisque j’avais été échangé aux Braves (alors à Milwaukee) l’année précédente », se rappelle Alou.

« Toutefois, cet incident était dû pour se produire. C’était une question de temps. Je me sentais mal parce ce que Marichal est dominicain, tout comme moi. De nos jours, un joueur qui poserait un tel geste serait peut-être suspendu à vie. »

En plus d’être expulsé du match, Marichal avait écopé d’une suspension de 10 jours, qui avait été écourtée à huit jours puisque les Giants disputaien­t un programme double pendant cette période.

Le baseball majeur lui avait infligé aussi une amende de 1750 $, un sommet à l’époque, ce qui représente un montant approchant 14 500 $ aujourd’hui.

Quant à Roseboro, il avait eu besoin de 14 points de suture à la tête et avait raté deux matchs. Il avait intenté une poursuite de 110000 $ pour dommages, mais il ne reçut que 7500 $.

En 1975, les Dodgers ont embauché Marichal à titre de joueur autonome, décision qui a déplu à leurs partisans. Alors à la retraite, Roseboro avait pardonné à son agresseur et il avait intimé les amateurs de faire de même.

RÈGLEMENTS APPROPRIÉS

En plus des contacts sur les buts et au marbre, les lanceurs ne se gênaient pas pour atteindre les frappeurs. C’était dangereux.

« Le style de jeu pratiqué autrefois n’était pas approprié, mais c’était accepté. Ça faisait partie du jeu », reprend Alou.

« De nos jours, les joueurs sont plus conciliant­s. Je comprends les mesures qui ont été adoptées pour empêcher les contacts sur les buts et au marbre.

« Les équipes versent de gros salaires aux joueurs et elles ne veulent pas les perdre en raison de contacts qui sont évitables. »

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