Saint-tite résignée à voir son festival annulé
C’est un demi-million de fans qui vont passer leur tour cet été à cause de la pandémie de la COVID-19
La première annulation du Festival western de Saint-tite en plus de 50 ans aura des conséquences importantes sur l’économie de la municipalité de moins de 4000 habitants et sur les cowboys, dont la saison est à l’eau.
Même s’il y avait encore une lueur d’espoir, les citoyens de Saint-tite ne se faisaient pas trop d’illusions sur la tenue d’un festival en septembre prochain.
Reste que la confirmation annoncée mercredi a causé un certain émoi, surtout chez les cowboys.
« J’ai 36 ans et ça fait 36 ans que j’y vais. Parce qu’avant même de faire de la compétition, c’est mon père qui en faisait », souligne la cavalière Anne Lottinville.
Pour la résidente de Saint-pie, en Montérégie, comme pour les autres, il n’y aura pas de saison de compétition cet été.
Ça a également été un choc pour le cowboy de Saint-tite Timothé Brunelle.
« On s’entraîne tout l’hiver pour être prêt pour la saison qui recommence au printemps. Pas de festival, c’est plate », a mentionné le monteur de taureaux de 24 ans.
ÉCONOMIE
Plus d’un demi-million de personnes s’arrêtent normalement à Saint-tite en septembre, ce qui engendre des retombées économiques globales de 45 millions $, selon le festival. « Au niveau économique, sincèrement, ça va faire mal, et très mal à part de ça », affirme la mairesse Annie Pronovost.
Les commerçants toujours ouverts pendant la pandémie savent qu’il y aura des conséquences. « C’est une grosse part de marché qu’on vient de perdre d’un coup sec. On va peut-être la reprendre l’année prochaine, mais pour l’instant, c’est un coup dur », indique Luc Fraser, propriétaire de la Maison M. Buissière, qui vend notamment des chaussures et des bottes de cowboys.
IMPACT COMMUNAUTAIRE
Au-delà des cowboys et des commerces qui écopent, le Festival western de SaintTite permet normalement à une trentaine d’organismes d’obtenir des dizaines de milliers de dollars, comme Centraide et la Séjournelle, qui vient en aide aux femmes en difficulté. « C’est une décision qui est dure à prendre. On est conscient de l’impact », souligne le directeur général du festival, Pascal Lafrenière.
Le festival a par ailleurs perdu des centaines de milliers de dollars qui étaient déjà engagés pour l’édition 2020. Une quinzaine d’employés permanents du festival seront mis à pied en juin, pour un retour progressif à l’automne.
Les gens qui avaient acheté leurs billets seront contactés pour un remboursement ou un échange.