Les manifs anti-confinement se multiplient
Au moins 157 539 personnes ont perdu la vie dans le monde depuis l’apparition de la maladie en décembre
AUSTIN | (AFP) Le cap des 100000 tués en Europe par la pandémie de COVID-19 a été franchi hier, au moment où des manifestations contre le confinement encouragées par le président Donald Trump éclataient aux États-unis.
Le décompte réalisé par L’AFP à partir de données collectées auprès des autorités nationales compétentes et de L’OMS a établi qu’au moins 157 539 personnes ont perdu la vie dans le monde, depuis l’apparition de la maladie en décembre en Chine.
Aux États-unis, pays le plus touché tant en nombre de morts (au moins 38 664) que de cas (au moins 732 197), des manifestations hostiles aux mesures de confinement adoptées dans certains États, encouragées dans des messages postés sur Twitter par le président Donald Trump, ont eu lieu au Texas, dans le Maryland et le New Hampshire.
Pendant que plus de la moitié de l’humanité reste à domicile afin de limiter la propagation de la COVID-19, Donald Trump a ouvertement appelé à braver les règles de confinement. « Libérez le Minnesota ! » « Libérez le Michigan ! » « Libérez la Virginie », a-t-il tweeté. « Et sauvez votre formidable deuxième amendement. Il est assiégé ! » a-t-il ajouté, en référence au droit des Américains à porter des armes.
« LES CHIFFRES MENTENT »
Ils étaient environ 400 à manifester, à pied ou depuis leur voiture, devant le Parlement de Concord, capitale l’état du New Hampshire, relativement épargné par l’épidémie avec 1287 cas confirmés et 37 morts du coronavirus vendredi.
« Les chiffres mentent », ou « Rouvrez le N.H. », disaient certaines pancartes brandies par les manifestants.
À Austin, capitale du Texas, ils étaient environ 250, armés de pancartes dénonçant notamment « l’effondrement économique » précipité par la mise à l’arrêt de toutes les activités non « essentielles », qui a fait exploser le nombre de chômeurs et a fait perdre à beaucoup tout revenu.
Le président Donald Trump a par ailleurs renouvelé ses attaques contre la Chine, qu’il accuse d’avoir « dissimulé » la gravité de la pandémie et de ne pas révéler le véritable décompte de ses morts.
Les dirigeants mondiaux font face à un double défi sanitaire et économique : une récession sans précédent depuis 1929 menace, a prévenu le Fonds monétaire international (FMI).
CRAINTES DE « VIOLENCES »
Touchés de plein fouet en l’absence de dispositifs de protection sociale, des millions d’américains sont contraints de se tourner vers les banques alimentaires.
Dans ce contexte, le gouverneur démocrate de l’état de Washington, Jay Inslee, s’est indigné des tweets présidentiels, car ils encouragent, selon lui, « des actes dangereux et illégaux ».
« Il met des millions de personnes en danger d’attraper la COVID-19. Ses tirades déséquilibrées et ses appels à “libérer” des États pourraient aussi mener à des violences », a-t-il tweeté. Après les États-unis, l’italie
(23 227 morts), l’espagne (20 043), la France (19 323) et le Royaume-uni
(15 464) sont les pays les plus durement frappés. Le chiffre britannique n’inclut pas les morts en maisons de retraite, estimés à 7500. Dans l’état de New York, aux États-unis, 540 personnes sont mortes au cours des dernières 24 heures, soit le bilan le moins lourd depuis 15 jours.