La rentrée de septembre dans la ligne de mire
Il suffit de regarder ce qui se passe au Danemark, premier pays à retourner les élèves sur les bancs d’école, pour constater que ça ne se fait pas en claquant des doigts, loin de là.
Les jeunes Danois expérimentent, depuis quelques jours, un tout nouvel environnement scolaire. Leur expérience a fait l’objet de reportages fascinants.
Les classes ont été divisées en sousgroupes, tout est désinfecté plusieurs fois par jour : toilettes, pupitres, poignées, etc. Le lavage des mains s’effectue au moins une fois toutes les deux heures, et les règles de distanciation sont cruciales.
PEU DE JOURS
Appliqué au Québec, ce cahier de charge implique, vu la grandeur des classes et des écoles, que les élèves devront se contenter d’un jour sur deux, calcule Égide Royer, psychologue et professeur associé à la Faculté des sciences de l’administration de l’université Laval.
Cela signifierait que les jeunes retourneraient sur les bancs d’école pour… 12 jours de classe. Une bien maigre plus-value pédagogique, estime M. Royer.
PRÉPARER L’AUTOMNE
Ce spécialiste en réussite scolaire considère que le gouvernement devrait plutôt s’empresser de préparer la rentrée de septembre. Les enseignants doivent pouvoir fonctionner à distance, car même si on retourne les enfants à l’école, plusieurs ne seront pas en mesure d’y être en personne.
Des raisons de santé seront évoquées, des parents auront peur. En l’absence d’un vaccin, il faut parer à cette éventualité.
« On a investi massivement en santé et en économie, expose M. Royer, mais il faut faire pareil avec l’éducation, pour la formation et l’achat d’équipement informatique à l’intention des familles dans le besoin. »
On a fait le choix, au Québec, de ne pas enseigner pendant la pandémie, parce qu’une minorité d’enseignants n’ont pas été incités, n’ont pas consenti ou n’ont pas été exposés à acquérir une formation continue pour l’enseignement à distance. Il faut y remédier. L’avenir de nos jeunes en dépend.