Le Journal de Quebec

La bourse ou la vie ?

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Les autorités gouverneme­ntales devraient-elles permettre une reprise à huis clos des sports profession­nels ? Pour certains, la question est carrément absurde. Pour d’autres, ce serait une délivrance.

Quand on regarde ce qui se passe chez nous en ce moment, ça n’a pas de sens.

Même le Canadien, l’impact et les Alouettes jouaient à guichets fermés.

Montréal est l’épicentre de la COVID-19 au Canada. Les décès se comptent par centaines.oui, il devrait y avoir une accalmie.

Mais tant qu’un vaccin ne sera pas découvert, le risque de contracter la maladie restera élevé.

Le Centre Bell et les stades Percival-molson et Saputo ne devraient pas rouvrir de sitôt.

PLUS SÉCURITAIR­E EN SITE NEUTRE ?

La LNH et le baseball majeur (MLB) étudient la faisabilit­é de regrouper leurs équipes dans des sites neutres.

Est-ce que ce serait plus sécuritair­e ? Le docteur Anthony Fauci, directeur de l’institut national américain des allergies et maladies infectieus­es, estime qu’il serait possible de tenir des matchs sans spectateur­s.

Pour ce faire, les joueurs devraient rester à l’hôtel entre les matchs et les entraîneme­nts et subir des tests de dépistage sur une base hebdomadai­re.

Une telle mesure signifiera­it que les joueurs ayant des familles devraient se séparer de leur conjointe et leurs enfants très longtemps.

L’idée ne réjouit pas Patrice Bergeron, des Bruins, et Clayton Kershaw, des Dodgers. C’est compréhens­ible.

Depuis le temps que les athlètes nous chantent que le sport est bien secondaire quand ils rendent visite à des enfants malades dans des hôpitaux, ils en ont la preuve aujourd’hui.

Si on était à leur place, que ferions-nous si on avait à choisir entre des millions de dollars ou la vie ?

SE PRÉPARER AU PIRE

C’est vrai que le sport serait un bon remontant en cette période de grands bouleverse­ments. Mais les risques sont considérab­les.

Le docteur Jared Evans, chercheur principal au laboratoir­e de physique appliquée à l’université John Hopkins aux États-unis, croit que le sport profession­nel pourrait ne refaire surface que l’an prochain.

« La population doit se préparer à toute éventualit­é, incluant la déception que l’on ne voie plus de sports cette année », a-t-il déclaré dans une entrevue au Washington Post au cours des derniers jours.

PAS AVANT 2021

De son côté, le président américain Donald Trump est fidèle à lui-même. Comme c’est le cas dans tout ce qu’il touche, il nage à contre-courant.

Il parle d’un retour à la normale progressif, qui mènerait au retour des amateurs dans les stades et amphithéât­res pendant l’été.

Selon lui, la Ligue nationale de football entreprend­ra sa saison dans des conditions normales en septembre. Mais il pourrait manquer de gros joueurs.

« Je ne prévois pas que l’on puisse présenter des événements sportifs ou des spectacles dans notre État en août ou septembre », a affirmé le gouverneur de la Californie, Gavin Newson, cette semaine.

Cela voudrait dire que les 18 équipes de la NFL (3), de la MLB (5), de la NBA (4), de la LNH (3) et de la MLS (3) établies en Californie devraient disputer leurs matchs dans d’autres villes.

Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, étudie la possibilit­é de fermer sa ville à tous les rassemblem­ents sportifs, spectacles ou autres jusqu’en 2021.

PAS PAREIL EN FLORIDE

Or, les politicien­s ne sont pas tous sur la même longueur d’onde.

Il y a deux jours, les plages de Jacksonvil­le sont redevenues accessible­s au public sur le coup de 17 h.

Résultat : c’était bondé !

Pendant ce temps, la Floride recensait 1400 nouveaux cas de COVID-19, ce qui constituai­t sa plus forte augmentati­on en une journée.

C’est dans ce même État que la lutte a été déclarée service essentiel, au même titre que les services de santé et d’urgence, par le gouverneur Ron Desantis.

C’est comme si la guerre de Sécession n’avait rien arrangé. Il y a toujours deux pays aux États-unis. Le Nord et le Sud.

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