Le Journal de Quebec

6 jours dans le coma en France

Infecté à Paris, le Québécois était « en train de mourir » en arrivant à l’hôpital

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Hospitalis­é aux soins intensifs et plongé six jours dans le coma, en France, où il fait sa vie, un Québécois d’origine estime que c’est un miracle s’il a survécu à la COVID-19.

Au bout du fil, Frédéric Gaudette, 46 ans, explique qu’il revient de loin, mais qu’il va mieux. Maintenant guéri, il veut remercier de tout son coeur le personnel médical qui lui a sauvé la vie et supplie la population de respecter toutes les consignes.

« Quand on passe par la case “hôpital”, que l’on est mis sous respirateu­r artificiel et que l’on est six jours dans le coma, intubé […], fiévreux, je dirais que c’est une aventure assez troublante qui fait réfléchir », souffle-t-il.

SÉJOUR À PARIS

Le natif de Montréal, qui vit depuis une vingtaine d’années en France, où il a fondé une entreprise d’animation 3D, pense que son cauchemar a commencé lors d’un séjour à Paris.

À titre de secrétaire général adjoint de la Société nationale des meilleurs ouvriers de France, une prestigieu­se associatio­n à but non lucratif, il déposait le 8 mars une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu sous l’arc de Triomphe.

De retour chez lui près du lac d’annecy, quelques jours plus tard, plus rien n’allait. Il toussait, respirait mal et se sentait épuisé jusqu’à en « perdre un peu la raison ».

Il pense qu’il aurait dû se rendre à l’hôpital plus tôt. Or, quand il appelait la ligne d’urgence, on lui répondait de prendre de l’acétaminop­hène.

« COMPLÈTEME­NT AMORPHE »

Finalement, c’est son ex-conjointe qui, inquiète qu’il ne soit plus actif sur son téléphone, a alerté les secours. « J’étais complèteme­nt amorphe dans mon lit », raconte l’homme.

« Une journée de plus et c’était terminé », affirme celui qui se considère pourtant « plutôt en forme », et qui n’avait aucun ennui de santé particulie­r.

« EN TRAIN DE MOURIR »

« Quand je suis arrivé à l’hôpital, [la mère de mes enfants] a appelé, et on lui a dit que j’étais en train de mourir », dit Frédéric Gaudette.

Ses enfants de 8 et 10 ans « avaient peur de perdre leur papa ».

Il a passé 14 jours à l’hôpital pendant lesquels on lui donna entre autres un traitement expériment­al américain, le remdesivir.

« C’est un virus qui fait beaucoup de dégâts quand il prend le dessus, insiste M. Gaudette. [...] Je suis miraculé, ça, c’est sûr. »

« Quand je suis sorti de l’hôpital, j’ai revu mon médecin de famille […]. Il m’a reconfirmé, en lisant le rapport, que j’étais très chanceux d’être devant lui », pointe-t-il.

Cette expérience le rend sceptique par rapport à la réouvertur­e hâtive des écoles, qui se discute en France comme au Québec.

Selon lui, « ce n’est pas nécessaire de prendre des risques ».

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 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? 1. Frédéric Gaudette estime que le personnel médical, près d’annecy, en France, a fait un travail remarquabl­e. Il est photograph­ié en compagnie de deux travailleu­rs de l’hôpital, alors qu’il combattait toujours le virus. 2. L’entreprene­ur croit qu’il a peut-être été contaminé par le coronaviru­s lors d’un séjour à Paris, en mars, où il a participé à une cérémonie sous l’arc de Triomphe. 3. M. Gaudette a dû être branché à un respirateu­r artificiel.
PHOTOS COURTOISIE 1. Frédéric Gaudette estime que le personnel médical, près d’annecy, en France, a fait un travail remarquabl­e. Il est photograph­ié en compagnie de deux travailleu­rs de l’hôpital, alors qu’il combattait toujours le virus. 2. L’entreprene­ur croit qu’il a peut-être été contaminé par le coronaviru­s lors d’un séjour à Paris, en mars, où il a participé à une cérémonie sous l’arc de Triomphe. 3. M. Gaudette a dû être branché à un respirateu­r artificiel.
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