Des aidantes naturelles crient à l’injustice
Des aidantes naturelles critiquent la décision du gouvernement provincial qui leur permet à nouveau de jouer un rôle auprès des aînés, mais seulement dans les CHSLD.
Manon et Linda Lamontagne prennent soin de leur mère, avec leur famille, depuis plus de sept ans. Chaque jour, Carmel, âgée de 94 ans, reçoit la visite de l’un de ses enfants.
« On lui donnait sa douche, on lui lavait la tête, ensuite, il y a l’aspect du ménage et du lavage aussi », explique sa fille Manon Lamontagne.
Depuis la pandémie, sa mère, qui habite à la résidence privée La Roseraie, à Québec, se sent délaissée puisque les visites ne sont plus autorisées. « Elle dit, vous m’avez abandonnée. Elle pleure et elle dit “j’aimerais mieux mourir”. Ça vient nous chercher », laisse-t-elle tomber avec émotion.
Elle ne comprend pas pourquoi le gouvernement autorise aux proches aidants de retourner soutenir les personnes âgées dans les CHSLD, mais pas dans les résidences privées.
« Ce n’est pas pire que les agences qui viennent ici. Quand ils manquent d’employés, ils font appel à des agences de travailleurs de la santé, des gens qui travaillent un peu partout », dit-elle.
DES EXCEPTIONS
Le Groupe Sélection, propriétaire de la résidence La Roseraie, explique que certaines exceptions peuvent être acceptées puisqu’il n’y a actuellement aucun cas de la COVID-19 dans l’établissement.
« On les évalue sur une base exceptionnelle et je peux vous assurer que notre DG est en train d’analyser les cas de ces deux femmes qui souhaitent être proches aidantes », confirme Mylène Dupéré, vice-présidente, Affaires publiques et communications corporatives.
Au Québec, plus de 1,5 million de personnes offrent, chaque année, des services d’aidants naturels. Selon Manon Lamontagne, ces ressources pourraient aider les travailleurs de la santé, déjà à bout de souffle.