Les féministes ne sont pas sur pause
Infirmières, préposées, médecins : les femmes sont en première ligne face à la pandémie de COVID-19. Je suis fière d’être une femme.
Le 8 mars, j’étais dans la rue avec des milliers de mes semblables. Je marchais à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes dans une manifestation organisée à Montréal. C’était au temps où l’on pouvait encore se serrer les coudes dans la rue et occuper l’espace public.
J’avançais, solidaire, mes pieds foulant la dure réalité et ma tête rêvant d’un monde égalitaire. Je pensais à mes ancêtres qui m’ont permis de bâtir sur ce qu’elles avaient ellesmêmes érigé.
Je parle au « je », mais je devrais m’exprimer au nom de ces femmes avec qui je scandais des slogans, parce que cette journée-là, nous vibrions toutes à la fréquence.
5 jours plus tard, le premier ministre mettait le Québec sur pause.
Nous nous retrouvions confinées pour une durée indéterminée. J’ai eu l’impression de stagner, de ne plus pouvoir faire avancer la cause.
Mais j’ai rapidement compris que le militantisme ne se mettra jamais sur pause.
MILITANTES EN CONFINEMENT
En confinement, je rêve que davantage de pays soient dirigés par des femmes. Le magazine Forbes a d’ailleurs souligné cette semaine le travail exemplaire des dirigeantes de l’islande, du Danemark, de l’allemagne, de la Finlande, de Taïwan et de la Nouvelle-zélande quant à la gestion de la pandémie.
En confinement, je soutiens les travailleuses, qui représentent 82 % du personnel de la santé au Canada.
En confinement, je refuse d’emprisonner mes idéaux et mes aspirations.
Simone de Beauvoir a déclaré : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. »
Et bien moi je vous dis : j’espère qu’une crise pandémique suffira pour que l’on se pose les bonnes questions, afin que les droits des femmes progressent.
Même confinées, continuons d’avancer.