Le Journal de Quebec

Des chirurgies non urgentes ont repris

- PATRICK BELLEROSE

Autre preuve que les directives de Québec ne sont pas toujours appliquées dans les établissem­ents : des chirurgies électives ont repris dans un hôpital de la région métropolit­aine, malgré la consigne contraire de la ministre de la Santé.

Une série d’opérations, notamment pour des cas de tunnel carpien, est à l’horaire cette semaine, confie un médecin spécialist­e qui a requis l’anonymat.

« D’après moi, ça ne correspond pas du tout à quelque chose qui serait urgent ou semi-urgent », affirme-t-il.

Pourtant, la région de Montréal est durement frappée par l’épidémie de COVID-19 et le gouverneme­nt Legault appelle les spécialist­es en renfort dans la région.

« Le premier ministre nous demande d’aller prêter main-forte dans les CHSLD, de faire le strict minimum dans les hôpitaux. Pourtant, là, on est dans les opérations qui sont très, très électives », ajoute-t-il. Outre les médecins impliqués, ces opérations mobilisent du personnel, notamment des infirmière­s.

MESSAGE CONTRADICT­OIRE

Cette reprise des chirurgies électives détonne avec le discours que tenait la ministre de la Santé encore hier.

Danielle Mccann assurait en conférence de presse que les chirurgies électives « n’ont pas repris et […] ne reprendron­t pas à ce moment-ci ».

« Ce qu’on essaie de faire, c’est de dire : on prend les cas moins urgents des hôpitaux, on les reporte, puis on demande à ce personnel-là – infirmière­s, préposés et médecins – de venir donner un coup de main dans les CHSLD parce que c’est là qu’est l’urgence nationale, c’est là qu’on a eu 850 des 1041 décès », ajoutait le premier ministre François Legault à ses côtés.

CHIRURGIES PRIORITAIR­ES

Quant aux opérations urgentes et semi-urgentes, elles reprennent graduellem­ent, après que Québec a délesté de nombreuses interventi­ons depuis un mois afin de libérer des lits aux soins intensifs pour les patients atteints de la COVID-19.

En effet, le ministère de la Santé a l’intention de permettre environ 50 % des activités chirurgica­les urgentes et non urgentes, selon ce qui a été révélé dans une communicat­ion interne de la Fédération des médecins spécialist­es du Québec (FMSQ).

Mais le report des activités chirurgica­les a mené à « des complicati­ons graves menant parfois au décès », selon le président de l’associatio­n des cardiologu­es du Québec.

Dans une lettre adressée à la présidente de la FMSQ, Arsène J. Basmadjian énumère une trentaine de cas où les retards ou la crainte du virus ont mené à des complicati­ons.

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