Des chirurgies non urgentes ont repris
Autre preuve que les directives de Québec ne sont pas toujours appliquées dans les établissements : des chirurgies électives ont repris dans un hôpital de la région métropolitaine, malgré la consigne contraire de la ministre de la Santé.
Une série d’opérations, notamment pour des cas de tunnel carpien, est à l’horaire cette semaine, confie un médecin spécialiste qui a requis l’anonymat.
« D’après moi, ça ne correspond pas du tout à quelque chose qui serait urgent ou semi-urgent », affirme-t-il.
Pourtant, la région de Montréal est durement frappée par l’épidémie de COVID-19 et le gouvernement Legault appelle les spécialistes en renfort dans la région.
« Le premier ministre nous demande d’aller prêter main-forte dans les CHSLD, de faire le strict minimum dans les hôpitaux. Pourtant, là, on est dans les opérations qui sont très, très électives », ajoute-t-il. Outre les médecins impliqués, ces opérations mobilisent du personnel, notamment des infirmières.
MESSAGE CONTRADICTOIRE
Cette reprise des chirurgies électives détonne avec le discours que tenait la ministre de la Santé encore hier.
Danielle Mccann assurait en conférence de presse que les chirurgies électives « n’ont pas repris et […] ne reprendront pas à ce moment-ci ».
« Ce qu’on essaie de faire, c’est de dire : on prend les cas moins urgents des hôpitaux, on les reporte, puis on demande à ce personnel-là – infirmières, préposés et médecins – de venir donner un coup de main dans les CHSLD parce que c’est là qu’est l’urgence nationale, c’est là qu’on a eu 850 des 1041 décès », ajoutait le premier ministre François Legault à ses côtés.
CHIRURGIES PRIORITAIRES
Quant aux opérations urgentes et semi-urgentes, elles reprennent graduellement, après que Québec a délesté de nombreuses interventions depuis un mois afin de libérer des lits aux soins intensifs pour les patients atteints de la COVID-19.
En effet, le ministère de la Santé a l’intention de permettre environ 50 % des activités chirurgicales urgentes et non urgentes, selon ce qui a été révélé dans une communication interne de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).
Mais le report des activités chirurgicales a mené à « des complications graves menant parfois au décès », selon le président de l’association des cardiologues du Québec.
Dans une lettre adressée à la présidente de la FMSQ, Arsène J. Basmadjian énumère une trentaine de cas où les retards ou la crainte du virus ont mené à des complications.