Des professionnels prêts à aider attendent toujours
Malgré l’urgence dans les CHSLD, rien ne se passe
Des professionnels de la santé déplorent le fait de ne pas avoir obtenu de suivi du gouvernement après avoir répondu rapidement à l’appel « urgent » du premier ministre à venir prêter main-forte dans les CHSLD durement éprouvés par la crise.
Chantal Trottier, neuropsychologue en Mauricie, a été embauchée par le CIUSSS de sa région, mais n’a plus de nouvelles de la direction depuis une semaine.
Elle décrit sa situation comme celle d’un soldat qui ne recevrait plus d’ordre. « J’étais plus que prête à être déployée, sauf qu’il manque les ordres de mon général », image-t-elle, ajoutant qu’il est difficile de faire remonter l’information dans la chaîne de commandement d’un réseau trop lourd.
De son côté, le Dr Sylvain Simard, médecin au Saguenay, a eu l’impression d’accomplir les 12 travaux d’astérix avant que quelqu’un du réseau ne réponde à son offre de service. Il a dû se manifester à trois CIUSSS, au site Jecontribue, à la Santé publique, à des hôpitaux, en plus de remplir des formulaires de sa fédération professionnelle, avant d’avoir des nouvelles.
« Je suis un ancien médecin d’urgence, j’ai fait de l’anesthésie, j’ose croire qu’ils auraient pu avoir besoin de moi là-dedans , lance-t-il. Ça montre, comme beaucoup d’autres témoignages, que la structure est très lourde. »
C’est finalement le CISSS Saguenay– Lac-saint-jean qui l’a contacté pour qu’il aille donner un coup de pouce en CHSLD… plus d’un mois après avoir signifié son intérêt.
BESOINS COMBLÉS ?
Malgré ces offres de services souvent restées sans réponse, le premier ministre François Legault a indiqué lors de son point de presse d’hier que les besoins en CHSLD étaient en voie d’être comblés. La situation devrait se régulariser d’ici ce soir, selon ses dires.
« On a réussi, juste hier [lundi], à combler 1000 des 2000 postes. Puis, on a confiance que, d’ici demain [aujourd’hui], avec tous ceux qui nous ont fait signe, on devrait être capables de combler les 1000 postes qui restent à combler dans les 2600 résidences », a indiqué le premier ministre, précisant que la situation pourrait s’améliorer d’ici deux semaines.