Il n’importera plus de masques en raison de la bureaucratie
Un homme d’affaires aurait pu s’en faire livrer près de 20 millions par mois
Après avoir importé plus de 1,5 million de masques pour les travailleurs de la santé, un entrepreneur de Saint-jean-sur-richelieu est découragé par la lourdeur de la bureaucratie et ne compte plus effectuer d’autres commandes.
« J’ai juste voulu faire ça pour aider le monde au front, et ce n’est pas avec mon fournisseur en Chine que j’ai eu de la misère, c’est avec [nos] gouvernements fédéral et provincial. Ils m’ont complètement enlevé le goût. »
L’aventure de Dominique Plouffe, propriétaire de Service marine Canada, a débuté à la fin mars lorsqu’il a réalisé que l’un de ses fournisseurs était en mesure de lui livrer près de 20 millions de masques par mois, et ce, rapidement.
Voyant que le personnel de la santé commençait à en manquer, M. Plouffe a sauté sur l’occasion.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-centre lui en a donc commandé 100 000.
Des entreprises lui en ont également demandé afin de faire des dons dans des hôpitaux.
Après des démarches interminables et une demande de permis d’importation de produits médicaux, M. Plouffe a finalement pu livrer sa marchandise dans le réseau de la santé trois semaines plus tard.
LONGUEUIL, CHANDLER, MONCTON
Ses masques se sont donc rendus au personnel des hôpitaux Charles-le Moyne à Longueuil, de Chandler en Gaspésie, de l’archipel aux Îles-de-la-madeleine et de Moncton au Nouveau-brunswick.
« Je ne fais pas une cent, moi, là-dessus, je les revends au prix coûtant à ceux qui en veulent parce que j’ai l’opportunité de le faire et que je veux aider », dit-il.
Peu de temps après l’obtention de son permis, croyant que l’importation serait désormais beaucoup plus simple, l’homme d’affaires a effectué une deuxième commande de 1,3 million de masques. Mais ce coup-ci, c’est avec le système de santé québécois qu’il a eu beaucoup de difficulté.
COUPS DE FIL SANS RÉPONSE
Selon lui, les coups de fil demeurent majoritairement sans réponse, même si ses masques ont été approuvés par Santé Canada et sont stériles. Un organisme gouvernemental lui a notamment demandé de traduire toute la paperasse en anglais ou en français, ce qu’il a fait. Il est toutefois sans nouvelles depuis.
« Je n’aurai pas de misère à écouler le stock des compagnies privées, tout le monde veut des masques, mais je trouve ça décevant, parce que c’était pas mon intention première », confie-t-il.
Après bientôt un mois de démarches, la bureaucratie gouvernementale aura finalement eu raison de la bonne foi de Dominique Plouffe.
« J’attends ma dernière batch, là. Après ça, c’est fini, je n’en commande plus », lance-t-il.