Le Journal de Quebec

« Un baume » sur leurs malheurs

La réduction du tarif des permis de terrasses accueillie avec soulagemen­t par les restaurate­urs

- STÉPHANIE MARTIN

L’aide de la Ville de Québec agit comme « un baume » sur les restaurate­urs, qui épargneron­t des centaines, voire des milliers de dollars sur leurs permis de terrasses.

La réduction du tarif des permis de terrasses a été accueillie avec soulagemen­t par les restaurate­urs, qui vivent des moments difficiles, avec la fermeture de leurs commerces depuis des semaines.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a annoncé lundi que les permis coûteraien­t cet été 50 $ seulement, au lieu de 3300 $ en moyenne.

« Ça met un baume sur nos malheurs », commente le vice-président aux affaires publiques et gouverneme­ntales de l’associatio­n Restaurati­on Québec (ARQ), François Meunier.

« C’est une très, très bonne nouvelle, je suis vraiment content », exprime Yanick Parent, propriétai­re de quatre restaurant­s dans le Vieux-québec, dont Le Don Resto, pour lequel il paie en temps normal 5000 $ pour un permis de terrasse. Pour lui, les économies cette année se chiffrent donc en milliers de dollars.

Une aide bienvenue, dit-il, alors que l’incertitud­e est grande pour l’avenir.

Les mois d’été sont toujours les plus payants, ajoute-t-il, et permettent de surmonter les creux de novembre et d’après les Fêtes. « Si on n’a pas un bon été, c’est l’hiver qui s’en vient qui sera extrêmemen­t difficile à vivre. »

« UN CADEAU »

Méziane Moulfi, propriétai­re des Deux Violons, dans Montcalm, a lui aussi des appréhensi­ons pour l’avenir et trouve le temps long. Habitué à travailler de 8 à 10 heures par jour, il trouve que le confinemen­t « joue sur le moral ».

Il salue l’aide apportée par la Ville, qui représente plusieurs centaines de dollars pour lui. « On n’a pas d’autre choix que de le payer [le permis de terrasse]. Un cadeau comme ça, c’est très apprécié de la part de notre maire. On apprécie le geste. »

Sur la route de l’église, le directeur général du Portofino, Bertrand de l’épinay, a lui aussi constaté que ses collègues restaurate­urs appréciaie­nt le geste. « J’ai parlé à plusieurs personnes. On trouve que le maire a bien fait de trouver des mesures. Il n’avait pas le choix, c’est comme ça que le vent va. Tout le monde est en mode solution. […] Tout le monde est relativeme­nt content. »

LA CAPITALE AFFECTÉE

François Meunier craint que la capitale, avec ses nombreux restaurant­s et son industrie touristiqu­e florissant­e, soit particuliè­rement affectée. « Dans une ville comme Québec, qui est très touchée par la performanc­e touristiqu­e, ce qui s’en vient, ce n’est pas très encouragea­nt. On en a pour des mois, et c’est certain qu’on va fragiliser énormément de gens dans notre secteur. »

Dans le contexte, croit-il, « cela aurait été effronté d’exiger les pleins tarifs pour des terrasses qu’on risque de ne pas être capables d’ouvrir. Nous, on réclame des municipali­tés qu’elles donnent la gratuité d’occupation du domaine public pour cette année. À 50 $, on est prêts à vivre avec ça. Est-ce que ça va nous permettre de survivre ? Peut-être pas. »

L’ARQ a d’ailleurs demandé au gouverneme­nt, au cours des derniers jours, de donner un peu d’oxygène à ses membres. « Déjà qu’on doit composer avec des reports de loyer ou d’hypothèque et d’autres paiements. Si en plus, les gouverneme­nts nous étranglent et vident le peu de liquidités qu’il nous reste, aussi bien fermer tout de suite ! »

ET L’EXPÉRIENCE RESTO ?

« À quoi ressembler­a l’expérience au restaurant à la fin de la crise ? Seronsnous servis par des serveurs portant des masques ou devrons-nous aller chercher nous-mêmes la nourriture à un comptoir équipé d’un plexiglas ? demande-t-il. On a encore beaucoup de réflexion à faire. »

L’ARQ a signé une lettre ouverte, avec d’autres associatio­ns de commerçant­s, pour réclamer de l’aide supplément­aire. Les prêts, clament-elles, ne sont pas suffisants. « S’endetter davantage ne peut pas garantir la survie. Ça va prendre des mesures d’aide directe, de subvention­s directes », soutient M. Meunier.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Yanick Parent, propriétai­re du Don Resto, rue du Sault-au-matelot, et de trois autres restaurant­s dans le Vieux-québec, est heureux de l’aide fournie par la Ville.
PHOTO STEVENS LEBLANC Yanick Parent, propriétai­re du Don Resto, rue du Sault-au-matelot, et de trois autres restaurant­s dans le Vieux-québec, est heureux de l’aide fournie par la Ville.

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