« Un baume » sur leurs malheurs
La réduction du tarif des permis de terrasses accueillie avec soulagement par les restaurateurs
L’aide de la Ville de Québec agit comme « un baume » sur les restaurateurs, qui épargneront des centaines, voire des milliers de dollars sur leurs permis de terrasses.
La réduction du tarif des permis de terrasses a été accueillie avec soulagement par les restaurateurs, qui vivent des moments difficiles, avec la fermeture de leurs commerces depuis des semaines.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a annoncé lundi que les permis coûteraient cet été 50 $ seulement, au lieu de 3300 $ en moyenne.
« Ça met un baume sur nos malheurs », commente le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’association Restauration Québec (ARQ), François Meunier.
« C’est une très, très bonne nouvelle, je suis vraiment content », exprime Yanick Parent, propriétaire de quatre restaurants dans le Vieux-québec, dont Le Don Resto, pour lequel il paie en temps normal 5000 $ pour un permis de terrasse. Pour lui, les économies cette année se chiffrent donc en milliers de dollars.
Une aide bienvenue, dit-il, alors que l’incertitude est grande pour l’avenir.
Les mois d’été sont toujours les plus payants, ajoute-t-il, et permettent de surmonter les creux de novembre et d’après les Fêtes. « Si on n’a pas un bon été, c’est l’hiver qui s’en vient qui sera extrêmement difficile à vivre. »
« UN CADEAU »
Méziane Moulfi, propriétaire des Deux Violons, dans Montcalm, a lui aussi des appréhensions pour l’avenir et trouve le temps long. Habitué à travailler de 8 à 10 heures par jour, il trouve que le confinement « joue sur le moral ».
Il salue l’aide apportée par la Ville, qui représente plusieurs centaines de dollars pour lui. « On n’a pas d’autre choix que de le payer [le permis de terrasse]. Un cadeau comme ça, c’est très apprécié de la part de notre maire. On apprécie le geste. »
Sur la route de l’église, le directeur général du Portofino, Bertrand de l’épinay, a lui aussi constaté que ses collègues restaurateurs appréciaient le geste. « J’ai parlé à plusieurs personnes. On trouve que le maire a bien fait de trouver des mesures. Il n’avait pas le choix, c’est comme ça que le vent va. Tout le monde est en mode solution. […] Tout le monde est relativement content. »
LA CAPITALE AFFECTÉE
François Meunier craint que la capitale, avec ses nombreux restaurants et son industrie touristique florissante, soit particulièrement affectée. « Dans une ville comme Québec, qui est très touchée par la performance touristique, ce qui s’en vient, ce n’est pas très encourageant. On en a pour des mois, et c’est certain qu’on va fragiliser énormément de gens dans notre secteur. »
Dans le contexte, croit-il, « cela aurait été effronté d’exiger les pleins tarifs pour des terrasses qu’on risque de ne pas être capables d’ouvrir. Nous, on réclame des municipalités qu’elles donnent la gratuité d’occupation du domaine public pour cette année. À 50 $, on est prêts à vivre avec ça. Est-ce que ça va nous permettre de survivre ? Peut-être pas. »
L’ARQ a d’ailleurs demandé au gouvernement, au cours des derniers jours, de donner un peu d’oxygène à ses membres. « Déjà qu’on doit composer avec des reports de loyer ou d’hypothèque et d’autres paiements. Si en plus, les gouvernements nous étranglent et vident le peu de liquidités qu’il nous reste, aussi bien fermer tout de suite ! »
ET L’EXPÉRIENCE RESTO ?
« À quoi ressemblera l’expérience au restaurant à la fin de la crise ? Seronsnous servis par des serveurs portant des masques ou devrons-nous aller chercher nous-mêmes la nourriture à un comptoir équipé d’un plexiglas ? demande-t-il. On a encore beaucoup de réflexion à faire. »
L’ARQ a signé une lettre ouverte, avec d’autres associations de commerçants, pour réclamer de l’aide supplémentaire. Les prêts, clament-elles, ne sont pas suffisants. « S’endetter davantage ne peut pas garantir la survie. Ça va prendre des mesures d’aide directe, de subventions directes », soutient M. Meunier.