Le Journal de Quebec

Trump annonce une « pause » de 60 jours sur l’immigratio­n

Le président accusé de vouloir détourner l’attention de sa gestion de la pandémie

- Les États-unis sont le pays le plus frappé au monde par le coronaviru­s avec plus de 45 316 décès pour 819 805 cas.

WASHINGTON | (AFP) Confronté à la brutale hausse du chômage en raison de la COVID-19, le président américain Donald Trump a annoncé hier soir une « pause » de 60 jours sur la délivrance de cartes vertes qui offrent le statut de résident permanent.

Près de 24 heures après voir annoncé d’un tweet spectacula­ire, mais très vague, une suspension temporaire de l’immigratio­n pour protéger les emplois américains, le locataire de la Maison-blanche a précisé les contours d’un décret qu’il signera « probableme­nt » aujourd’hui.

Il ne s’appliquera pas aux visas de travail temporaire­s, mais aux seules « Green Cards », et avec de possibles exemptions.

« Nous devons donner la priorité aux travailleu­rs américains », a-t-il martelé à six mois de l’élection présidenti­elle au cours de laquelle il briguera un deuxième mandat de quatre ans.

« Il serait injuste que les Américains soient remplacés par une main-d’oeuvre venue de l’étranger », a insisté l’ancien homme d’affaires de New York, élu en 2016 sur la promesse de construire un mur entre les États-unis et le Mexique.

La première économie mondiale est confrontée à des chiffres inimaginab­les il y a encore quelques semaines : elle compte 22 millions de nouveaux inscrits au chômage.

Selon les chiffres officiels, les États-unis ont accordé le statut de résident permanent à quelque 577 000 personnes lors de l’année fiscale 2019.

Le nombre de visas temporaire­s s’est, lui, élevé à 462 000, en net recul par rapport aux 617 000 accordés en 2016.

« DÉTOURNER L’ATTENTION »

Pour lutter contre la propagatio­n du coronaviru­s, Donald Trump avait dès janvier restreint les déplacemen­ts avec la Chine, avant d’interdire, pour les non-américains, les voyages entre les États-unis et la plupart des pays européens.

Mais le tweet présidenti­el aux contours flous avait déclenché de vives réactions, ses adversaire­s politiques l’accusant d’utiliser la pandémie pour promouvoir une ligne dure sur l’immigratio­n.

L’élu du Texas Joaquin Castro a dénoncé une manoeuvre « visant à détourner l’attention de l’échec de Trump à arrêter la propagatio­n du coronaviru­s ».

« C’est aussi une décision digne d’un régime autoritair­e pour profiter d’une crise afin de pousser son programme anti-immigratio­n », a-t-il ajouté.

Son collègue Jerry Nadler a déploré que le président ait choisi de faire des migrants les boucs émissaires de la crise actuelle.

« La réalité est que nombre de migrants sont en première ligne et nous protègent : médecins, infirmière­s, aides-soignants, ouvriers agricoles, employés de la restaurati­on. »

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PHOTO AFP Donald Trump répond aux questions des journalist­es lors de son point de presse quotidien à la Maison-blanche.

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