Plus qu’une chasse aux coupables
Nous comprenons que c’est du jamais vu. Qu’il n’y a pas de solutions miracles et que l’heure n’est pas à la chasse aux coupables. N’empêche, plusieurs éléments soulèvent des doutes sérieux.
Selon ce qui était véhiculé depuis des semaines par le PM et ses acolytes, 53 000 personnes s’étaient proposé de mettre l’épaule à la roue au moyen de la page web Jecontribue.
Vendredi dernier, alors pressé de questions quant au peu de candidatures retenues pour prêter main-forte, on nous disait qu’un autre « tour de roue » serait effectué.
Or, coup de théâtre, monsieur Legault nous a appris lundi que c’était plutôt 19 000 candidatures qui avaient été reçues.
Pourquoi ? Parce qu’il y aurait eu des doublons. Que des gens se seraient inscrits jusqu’à 10 fois !
Et pendant tout ce temps, il n’y avait personne pour effectuer un simple tri pour valider le nombre réel ?
Et pourquoi avoir attendu à la fin de la semaine dernière pour mobiliser les étudiants finissants en soins de santé ? La ministre Mccann s’est justifiée en disant qu’il fallait attendre la fin de certains stages.
L’urgence nationale si souvent évoquée n’était pas suffisante pour agir plus promptement ?
Quels impacts ces deux cafouillages ont-ils pu avoir sur notre incapacité à combler le manque criant de personnel soignant ?
SOMMITÉ ÉCARTÉE
La Dre Joanne Liu est une sommité mondiale. Celle qui fut jadis à la tête de Médecins sans frontières et qui a combattu l’ebola a été reconnue à cette époque par le magazine Time comme étant l’une des 100 personnes les plus influentes au monde.
On apprenait la semaine dernière que celle-ci s’était fait répondre « merci, mais non, merci » lorsqu’elle a offert son aide précieuse au gouvernement.
Comment cela est-il possible dans une période aussi critique ?
Le nombre de travailleurs de la santé infectés par la COVID-19 est ahurissant. Ils représentent 20 % du total des cas répertoriés.
On a laissé entendre à de nombreuses reprises que ceux-ci avaient peut-être mal respecté les règles de protection.
Pourtant, sur le terrain, on continue d’entendre que c’est la disponibilité du matériel de protection et les procédures floues qui ont contribué à semer le chaos. Qui dit vrai ?
CONCLUSIONS
Deux constats s’imposent : tout d’abord, si nous voulons garder le lien de confiance qui unit la population à nos dirigeants, il faut dire la vérité. Toute la vérité. Même lorsqu’elle n’est pas glorieuse.
Puis il y a le travail des partis d’opposition. C’est bien beau la messe quotidienne, mais ce n’est pas à coup de « questions-sous-questions » des journalistes que nous irons au fond des choses.
Il est impératif que les députés puissent effectuer leur travail. Qu’ils puissent faire remonter l’information qui émane du terrain et exiger des réponses.
Non pas pour distribuer des taloches, mais bien pour corriger le tir et retenir des leçons fondamentales.