De l’aide pour des firmes qui se servent des paradis fiscaux ?
Des compagnies canadiennes actives dans les paradis fiscaux ne sont pas exclues des 73 milliards $ en programmes d’aide financière aux entreprises offerts par le gouvernement Trudeau en raison de la COVID-19.
Justin Trudeau ne semble pas enclin à suivre le Danemark et la Pologne, qui ont annoncé qu’ils n’accorderaient aucune aide post-pandémie aux sociétés qui font de l’évitement ou de l’évasion fiscale.
Si, en Pologne, le premier ministre Mateusz Morawiecki a clairement indiqué que les 25 milliards de zlotys (un peu moins de 8,5 milliards de dollars canadiens) alloués en aide d’urgence iront uniquement aux entreprises qui « paient des impôts en Pologne, pas dans les paradis fiscaux », Justin Trudeau a tenu un tout autre discours, hier.
Interrogé à savoir s’il pouvait garantir que les 73 milliards $ d’ottawa n’aboutiraient pas dans des paradis fiscaux, le premier ministre a esquivé la question. « On ne veut pas juger si un travailleur travaille pour une petite quincaillerie indépendante ou pour une grosse chaîne internationale de quincaillerie », a dit M. Trudeau.
RIZQY PIQUÉE AU VIF
Cette déclaration a piqué au vif la fiscaliste et députée provinciale Marwah Rizqy. « Pas de courage, pas de leadership, mais surtout, lorsqu’on “évade” une question sur la fiscalité et l’évasion fiscale, on devient complice de ces entreprises », a lancé l’ex-candidate du parti de Justin Trudeau. La députée du PLQ a aussi vivement critiqué la ministre de la Prospérité de la classe moyenne, Mona Fortier, qui a elle aussi évité de répondre à cette question lundi.
L’évitement et l’évasion fiscale sont des problèmes majeurs pour les États, qui voient ainsi des sommes colossales leur échapper. Selon l’organisme européen Fair Tax Mark, à elles seules, Amazon, Facebook, Google, Netflix, Apple et Microsoft ont « évité de manière agressive »
100 milliards $ US (près de 142 G$ CA) en impôt de 2010 à 2019.