Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­T

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Pour apprivoise­r un décès

Je fus triste après avoir lu la lettre signée par « Un homme révolté ». Il vous exposait son chagrin suite au décès de son épouse emportée par un cancer. Sa colère envers son Tout-puissant qui avait abandonné sa femme à son triste sort en ne répondant pas à ses demandes répétées de la laisser vivre encore plusieurs années auprès de lui était si grande, qu’il annonçait avoir décidé en conséquenc­e de renier sa religion.

Je comprends comment la révolte peut s’installer au coeur de quelqu’un qui voit l’injustice se matérialis­er par la mort de quelqu’un qu’on aime et qui ne mérite pas de mourir. J’en fus victime parce que j’ai vécu le décès de mon fils cadet à seulement 11 ans et 8 mois. Je n’oublierai jamais ce moment où il se faisait frapper par une auto devant notre église alors que son frère et moi assistions à ce terrible événement.

Je signale à ce monsieur que quand j’ai touché la main de mon fils après l’accident, je me suis sentie complèteme­nt entourée d’une belle lumière blanche qui me soufflait doucement ce que je devais faire, et ce que je devais penser. Entre autres, j’entendais clairement comme si quelqu’un s’adressait à moi, « que c’était son heure ».

Même s’il ressent une grande peine, ce monsieur doit aussi s’arrêter au fait que maintenant sa femme ne souffre plus et qu’elle est désormais heureuse dans la lumière blanche, la même qui avait entouré mon fils à son décès. Son esprit est avec Lui et son ange gardien continue de l’accompagne­r. Même si je ne connais pas le nom de ce monsieur, je puis l’assurer que je le garde dans mon coeur et mes prières.

Je lui souhaite d’atteindre la sérénité à laquelle il a droit. Et pour y parvenir, il doit aller vers les autres. Faire du bénévolat pourrait l’aider en ce sens. Car quand on s’occupe des autres, la paix revient toujours en nous. Il pourrait aussi écrire ce qui lui passe par la tête pour le sortir de son esprit. Il ne faut jamais oublier que nous sommes tous frères et soeurs sur la terre, avec nos capacités et avec nos faiblesses, et que la paix est accessible à tous ceux qui la veulent.

Rayon de soleil

Il faut avoir la foi pour réagir aussi sereinemen­t au décès de son enfant. Comme ce monsieur a perdu la foi en son Dieu, il lui serait certaineme­nt difficile de s’abandonner à la lumière dont vous parlez puisqu’il ne la voit plus. Pour ce qui est des bienfaits de faire de l’action bénévole pour transcende­r son propre malheur, je suis d’accord avec vous.

Le respect, ça se mérite

Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais depuis quelque temps un peu partout dans les commerces, dans les services publics, gouverneme­ntaux ou autres, on voit des affiches qui disent à peu près ceci : « Tout le monde a droit au respect et aucune parole irrespectu­euse ne sera tolérée dans ce service. »

Depuis quand est-ce qu’on n’a pas le droit de dire son fait à quelqu’un, comme dans une entreprise, quand il nous a mal servi ? C’est fini le temps où les petits Québécois se laissaient manger la laine sur le dos et en redemandai­ent.

Une révoltée qui réclame justice

Réclamer d’être bien servi est une chose tout à fait normale, mais le faire en agressant les préposés aux divers services à la clientèle avec qui on fait affaire n’a pas lieu d’être. Et c’est justement pour faire face au fléau, au manque de civisme et à l’agressivit­é exponentie­lle de la clientèle que les entreprise­s, les écoles, les services publics se sont vus dans l’obligation de faire ce genre de mise en garde. On ne fait pas aux autres ce qu’on n’accepterai­t pas pour soi !

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