LOUISE DESCHÂTELET
Pour apprivoiser un décès
Je fus triste après avoir lu la lettre signée par « Un homme révolté ». Il vous exposait son chagrin suite au décès de son épouse emportée par un cancer. Sa colère envers son Tout-puissant qui avait abandonné sa femme à son triste sort en ne répondant pas à ses demandes répétées de la laisser vivre encore plusieurs années auprès de lui était si grande, qu’il annonçait avoir décidé en conséquence de renier sa religion.
Je comprends comment la révolte peut s’installer au coeur de quelqu’un qui voit l’injustice se matérialiser par la mort de quelqu’un qu’on aime et qui ne mérite pas de mourir. J’en fus victime parce que j’ai vécu le décès de mon fils cadet à seulement 11 ans et 8 mois. Je n’oublierai jamais ce moment où il se faisait frapper par une auto devant notre église alors que son frère et moi assistions à ce terrible événement.
Je signale à ce monsieur que quand j’ai touché la main de mon fils après l’accident, je me suis sentie complètement entourée d’une belle lumière blanche qui me soufflait doucement ce que je devais faire, et ce que je devais penser. Entre autres, j’entendais clairement comme si quelqu’un s’adressait à moi, « que c’était son heure ».
Même s’il ressent une grande peine, ce monsieur doit aussi s’arrêter au fait que maintenant sa femme ne souffre plus et qu’elle est désormais heureuse dans la lumière blanche, la même qui avait entouré mon fils à son décès. Son esprit est avec Lui et son ange gardien continue de l’accompagner. Même si je ne connais pas le nom de ce monsieur, je puis l’assurer que je le garde dans mon coeur et mes prières.
Je lui souhaite d’atteindre la sérénité à laquelle il a droit. Et pour y parvenir, il doit aller vers les autres. Faire du bénévolat pourrait l’aider en ce sens. Car quand on s’occupe des autres, la paix revient toujours en nous. Il pourrait aussi écrire ce qui lui passe par la tête pour le sortir de son esprit. Il ne faut jamais oublier que nous sommes tous frères et soeurs sur la terre, avec nos capacités et avec nos faiblesses, et que la paix est accessible à tous ceux qui la veulent.
Rayon de soleil
Il faut avoir la foi pour réagir aussi sereinement au décès de son enfant. Comme ce monsieur a perdu la foi en son Dieu, il lui serait certainement difficile de s’abandonner à la lumière dont vous parlez puisqu’il ne la voit plus. Pour ce qui est des bienfaits de faire de l’action bénévole pour transcender son propre malheur, je suis d’accord avec vous.
Le respect, ça se mérite
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais depuis quelque temps un peu partout dans les commerces, dans les services publics, gouvernementaux ou autres, on voit des affiches qui disent à peu près ceci : « Tout le monde a droit au respect et aucune parole irrespectueuse ne sera tolérée dans ce service. »
Depuis quand est-ce qu’on n’a pas le droit de dire son fait à quelqu’un, comme dans une entreprise, quand il nous a mal servi ? C’est fini le temps où les petits Québécois se laissaient manger la laine sur le dos et en redemandaient.
Une révoltée qui réclame justice
Réclamer d’être bien servi est une chose tout à fait normale, mais le faire en agressant les préposés aux divers services à la clientèle avec qui on fait affaire n’a pas lieu d’être. Et c’est justement pour faire face au fléau, au manque de civisme et à l’agressivité exponentielle de la clientèle que les entreprises, les écoles, les services publics se sont vus dans l’obligation de faire ce genre de mise en garde. On ne fait pas aux autres ce qu’on n’accepterait pas pour soi !