Le Journal de Quebec

Du baseball devant des robots

La Ligue chinoise profession­nelle de baseball a fait les choses différemme­nt pour sa réouvertur­e

- KEVIN DUBÉ

Du baseball à Taïwan, à huis clos, devant des robots. Non, il ne s’agit pas du scénario d’un prochain film de science-fiction à gros budget, mais bien de la réalité de la Ligue chinoise profession­nelle de baseball (CPBL) qui a repris ses activités le 11 avril dernier. Bienvenue en 2020!

Avec l’accord des autorités, les cinq formations de la CPBL, toutes basées à Taïwan, ont eu le feu vert pour reprendre les activités de leur saison qui ont tout de même dû être suspendues pendant un mois en raison de la pandémie.

ATTENTES

Ceux qui souhaitent que la Ligue majeure de baseball (MLB) suive les traces de ce circuit asiatique sous peu, il faudrait peutêtre réduire vos attentes.

En date d’hier, à 16 h 30, le nombre de cas répertorié­s sur ce petit État insulaire s’élevait à 425, dont six ont mené à la mort.

Taïwan demeure à ce jour l’un des États qui ont le mieux réussi à contrôler la propagatio­n du coronaviru­s, notamment grâce à sa rapidité à intervenir dès le début de la pandémie.

HUIS CLOS

Avant même que les premiers cas ne soient diagnostiq­ués chez eux, des tests étaient faits sur les passagers provenant de la région de Wuhan, où a éclos la pandémie.

En trois semaines, plus de 120 actions différente­s avaient été mises en place afin de s’assurer de contrôler le plus possible la propagatio­n de la maladie sur le territoire taiwanais.

Malgré tout, pas question de lésiner sur les mesures de protection. Jusqu’à nouvel ordre, aucun partisan n’est admis dans les stades de la CPBL.

Les matchs sont toutefois retransmis à la télévision et décrits de façon fort colorée, en anglais.

Environ 200 personnes sont admises dans les stades à chaque match, incluant les joueurs et tous les membres du personnel des équipes.

Des meneuses de claques et une poignée de journalist­es font aussi partie de la liste des gens admis pour les rencontres.

Parlant des meneuses de claques, il fallait voir celles des Monkeys de Rakuten récemment, les Rakuten Girls, effectuer une chorégraph­ie se voulant plutôt un séminaire sur la façon de se laver les mains efficaceme­nt.

Rien n’est laissé au hasard !

Pas besoin de dire, donc, que l’ambiance lors des matchs n’est pas à son paroxysme.

Toutefois, les dirigeants des formations ont décidé d’utiliser la situation à leur avantage en innovant.

Les Monkeys de Rakuten ont déployé pas moins de 500 « faux partisans » dans les gradins pour leurs matchs locaux, dont certains sont des mannequins robots habillés aux couleurs de l’équipe.

Les autres sont plutôt des affiches représenta­nt des partisans assis sur leur siège et portant… un masque, évidemment !

D’autres robots, musiciens ceux-là, ont aussi été placés dans le stade des Monkeys et ils jouent de la musique durant les pauses.

UNE MÊLÉE GÉNÉRALE

Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’ambiance dans les gradins que les esprits ne peuvent pas s’échauffer un peu !

Dimanche, lors d’un match entre les Monkeys et les Guardiens de Fubon, les bancs se sont vidés en fin de quatrième manche lorsque le lanceur des Guardians, Henry Sosa, a atteint Kuo Yen-wen d’un tir à l’intérieur.

Au diable la distanciat­ion sociale !

 ?? PHOTO TIRÉE DE TWITTER ?? Les Monkeys de Rakuten ont installé 500 faux partisans dans les gradins, dont certains sont des mannequins robots. Les meneuses de claque sont également présentes pour tenter d’animer un peu le spectacle lors de ces matchs disputés à huis clos.
PHOTO TIRÉE DE TWITTER Les Monkeys de Rakuten ont installé 500 faux partisans dans les gradins, dont certains sont des mannequins robots. Les meneuses de claque sont également présentes pour tenter d’animer un peu le spectacle lors de ces matchs disputés à huis clos.

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