Attente de trois semaines
Il aura fallu le cri du coeur du premier ministre François Legault, il y a une semaine, pour que Sylvain Béliveau reçoive finalement l’appel longtemps attendu du CISSS de Lanaudière.
Pourtant, ce résident de Terrebonne à la riche expérience en soins infirmiers avait envoyé sa candidature en offrant son aide aux centres de santé et de services sociaux de Lanaudière, Laval et des
Laurentides dans la troisième semaine de mars.
Béliveau a fait les démarches auprès de son ordre professionnel afin d’obtenir son permis restreint. Des CISSS ont mordu à l’hameçon, mais ce sont les derniers détails de déploiement dans Lanaudière qui ont tardé plus de trois semaines.
D’abord destiné au dépistage en ligne de front, il a vu sa mission changer la semaine dernière. Deux jours après la sortie de M. Legault, il était enfin fixé sur ses tâches et sa destination.
L’homme au baccalauréat en soins infirmiers de l’université de Montréal, datant de 1984, devait aller prêter main-forte au personnel infirmier et aux préposés aux bénéficiaires du CHSLD de l’assomption. Il a vite fait connaissance avec l’urgence de la situation en étant accueilli à bras ouverts.
EN ZONE CHAUDE
En date du dernier rapport des cas de contamination dans cet établissement, le 17 avril, six patients étaient infectés par la COVID-19.
À son premier quart de travail de nuit, ce week-end, en pleine zone chaude de l’établissement, Béliveau a soigné durant de longues heures un bénéficiaire dont la fièvre a soudainement grimpé. Celui-ci a passé le test de dépistage. Le résultat est attendu. S’il est positif, l’infirmier se soumettra à son tour à un test. Hier, il ne ressentait aucun symptôme du coronavirus.
Béliveau témoigne du manque de personnel dans un milieu de soins bordélique. Dès sa deuxième nuit de travail, il a fait des heures supplémentaires. Les renforts sont donc plus que nécessaires, selon cet ancien coordonnateur en soins infirmiers de l’hôpital de la Cité-de-la-santé durant 10 ans.
Avant sa première présence, il ne savait pas trop à quoi s’attendre. La réalité l’a rapidement frappé. Fidèle à ses habitudes, il a retroussé ses manches aux côtés de ceux qu’il appelle, depuis cinq jours, ses héros.