Le contraire de mourir dans la dignité
Les préposés d’aide à domicile sont plus nécessaires que jamais en ce temps de pandémie
Affaiblis par un handicap ou par l’âge et encore plus isolés par la pandémie de la COVID-19, des milliers de Québécois comptent plus que jamais sur l’aide des préposés à domicile pour conserver leur précieuse autonomie.
Des gens « résilients », « courageux » et « professionnels », voilà ce que pense Louise de Champlain des préposés d’aide à domicile qui viennent matin et soir lui donner un coup de main dans son appartement de Vanier.
Seule et n’ayant plus l’usage de ses jambes, la femme de 61 ans aurait beaucoup de difficulté à sortir du lit, à s’habiller ou à se laver sans ces visites quotidiennes.
GRATITUDE
Malgré la menace que fait peser le virus, les préposés ne l’ont pas abandonnée et elle leur en est reconnaissante. « On a besoin d’eux et ils ne nous lâchent pas. »
« Quand ils viennent avec un sourire et avec de l’empathie pour nous, disons que ça démarre bien une journée. Surtout que là, on est en confinement. C’est souvent les seules personnes que l’on voit », fait remarquer la dame.
Préposée aux bénéficiaires depuis 15 ans, Sylvia Longuépée affirme qu’il était hors de question d’abandonner cette clientèle.
« Je comprends que je suis à risque, mais je ne dormirais pas, le soir, d’être restée chez nous pendant que mes clients ont besoin... » lance-t-elle.
Son employeur, la Coopérative de solidarité de services à domicile de Québec, fournit gants, masques et désinfectant. Cet organisme a formé tout son personnel sur les nouveaux protocoles.
PROXIMITÉ
Il reste que la proximité avec les usagers est parfois inévitable, quand vient le temps de donner un bain, par exemple. Mme Longuépée aide entre cinq et sept personnes par jour dans leur résidence personnelle.
Pour l’instant, aucun des bénéficiaires ou des préposés d’aide à domicile de la coopérative n’a contracté la COVID-19. L’organisation fait tout en son pouvoir pour qu’il en demeure ainsi.
La directrice générale, Ann Nolin, explique qu’un nombre « infime » d’employés n’était plus à l’aise de donner le service.
Souvent, c’est parce qu’ils souffrent euxmêmes d’un problème de santé, les rendant ainsi plus vulnérables.
« Je suis très fière de ces personnes-là, parce qu’elles participent à l’effort collectif. Elles sont dévouées », témoigne Mme Nolin.
Au Québec, il y a 100 entreprises d’économie sociale en aide à domicile. Elles servent 100 000 usagers et comptent plus de 8700 préposés.