Le Journal de Quebec

COMME UN COUP DE MASSUE

Tennis Canada annonce la mise à pied de 85 de ses 120 employés

- Louis Butcher l Lbutcherjd­m

Une très mauvaise nouvelle attendait hier 85 des 120 employés de Tennis Canada, qui ont appris que leurs services n’étaient plus requis.

Après l’annonce, le 11 avril, du report à l’an prochain de la Coupe Rogers qui devait se dérouler à Montréal du 8 au 16 août, une restructur­ation au sein de l’organisati­on était inévitable ; la faute à la COVID-19.

Le tournoi montréalai­s, qui devait accueillir cette année l’élite féminine de la spécialité, est une vache à lait pour Tennis Canada. Et la situation risque d’être encore plus catastroph­ique si le volet masculin de l’événement, prévu à Toronto pendant la même période, subit le même sort.

LE MÊME SORT À TORONTO ?

Au bout du fil, Eugène Lapierre n’a pas caché son immense tristesse en apprenant qu’il perdait 70 pour cent de ses effectifs. Pas moins de 40 pour cent des employés ont été mis à pied et 30 pour cent sont confinés à un arrêt temporaire. Ceux qui restent, la plupart des cadres, auraient accepté une réduction de salaire de 25 pour cent, selon nos informatio­ns.

« Ça n’a pas été une belle journée, a dit le vice-président de Tennis Canada et directeur de la Coupe Rogers dans une entrevue au Journal. Mais on voyait ça venir. Avec la perte du tournoi de Montréal, il fallait prendre ces décisions difficiles. On a pris les devants, a-t-il poursuivi. Reste maintenant à savoir ce qui va arriver à Toronto. »

Lapierre ne cache pas que la venue des meilleures raquettes de L’ATP dans la Ville Reine cet été est loin d’être acquise.

« Contrairem­ent au Québec, où les autorités gouverneme­ntales ont interdit toutes manifestat­ions sportives et culturelle­s jusqu’au 31 août, a-t-il rappelé, aucune décision du côté de l’ontario n’a encore été annoncée. Mais on imagine que ça va arriver à un moment donné. »

UN TROU DE PLUS DE 24 MILLIONS

La Coupe Rogers, présentée simultaném­ent à Montréal et à Toronto, représente 90 pour cent du financemen­t des activités de Tennis Canada. Or, l’annulation des deux compétitio­ns signifiera­it un énorme trou financier.

« On a fait des calculs, a dit Lapierre, moins les dépenses qu’on n’aurait pas à faire dans nos opérations, dont l’organisati­on d’autres tournois (Granby et Repentigny également annulés) ainsi que les activités de développem­ent qui n auront pas lieu. C’est sûr qu’on sauve des sous à gauche et à droite, mais c’est un manque à gagner de plus de 24 millions. »

DES ENTRAÎNEUR­S ÉCOPENT

« Nous avons vécu une journée extrêmemen­t difficile, a déclaré Louis Borfiga, responsabl­e du développem­ent de l’élite à Tennis Canada. Nous venons de perdre beaucoup d’entraîneur­s de grande valeur, dont Simon Larose et Frédéric Niemeyer. »

La situation est toutefois différente pour Sylvain Bruneau et Guillaume Marx, entraîneur­s attitrés de Bianca Andreescu et de Félix Auger-aliassime, respective­ment.

« Eux, ils sont encore en poste, a souligné Borfiga. Ils ont un statut spécial. Leurs athlètes vont les rémunérer. »

Valérie Tétreault, directrice des communicat­ions, conserve elle aussi son poste.

« ON SE CONNAÎT TOUS »

Bruneau, lui, s’est dit peiné pour ses confrères mis à pied.

« Tennis Canada, ce n’est pas une grande boîte, a-t-il raconté. On se connaît tous. On n’ose pas y croire, mais nos programmes seront affectés parce que les ressources ne sont plus les mêmes. En espérant que la situation se rétablisse le plus rapidement possible. »

La bonne nouvelle, s’il en est une, c’est que cette pause de plusieurs mois sera bénéfique pour sa protégée, qui est rentrée à son domicile de Mississaug­a, en banlieue de Toronto, au début de mars.

« Bianca était très proche d’un retour, a fait savoir Bruneau. Avant que la crise n’éclate, elle s’est entraînée pendant deux mois (janvier et février) à Barcelone, en Espagne, sous la supervisio­n du médecin de Rafael Nadal, Ruiz Cotorro. »

La Canadienne, gagnante de la Coupe Rogers et des Internatio­naux des ÉtatsUnis en 2019, n’a pas été vue sur les courts depuis son abandon (en raison d’une blessure au genou gauche) face à la Tchèque Karolina Pliskova, lors du Masters féminin de Shenzhen, en Chine, le 30 octobre dernier.

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MARTIN CHEVALIER PHOTO D’ARCHIVES, Les gradins du stade IGA demeureron­t vides cet été en raison de l’annulation de la Coupe Rogers.
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EUGÈNE LAPIERRE Vice-président de Tennis Canada
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