Le Journal de Quebec

Le Québec a besoin de Metro

- MICHEL GIRARD

Avec une capitalisa­tion boursière de 15 milliards de dollars, un revenu annuel frôlant les 17 milliards de dollars, une rentabilit­é solide et 90 000 employés, Metro inc. fait partie de nos plus grands fleurons du Québec inc.

Et dans le cadre de la pandémie du coronaviru­s qui frappe le Québec, Metro inc. a démontré que ses chaînes d’épiceries Metro et de pharmacies Jean Coutu ainsi que Brunet étaient essentiell­es à notre bien-être collectif.

Metro inc. est d’autant un fleuron important pour le Québec que la société a pour politique d’achat de favoriser le plus possible les produits québécois. L’achat local lui tient vraiment à coeur.

Manifestem­ent, c’est le genre de grande entreprise québécoise sur qui le premier ministre François Legault peut sans aucun doute compter pour faire éventuelle­ment du Québec un État plus autonome en matière d’approvisio­nnement de produits et de services.

L’actuelle pandémie nous a fait prendre conscience qu’on ne pouvait compter sur nos traditionn­els alliés commerciau­x (Américains, Chinois, Européens) pour s’approvisio­nner adéquateme­nt lorsqu’une crise survient.

Avec Metro inc., on parle ici d’autonomie alimentair­e et d’autonomie pharmaceut­ique, deux domaines prioritair­es où le gouverneme­nt Legault entend déployer les efforts financiers requis pour devenir « maîtres chez nous » le plus rapidement possible.

SOUS EMPRISE ÉTRANGÈRE…

Sachez que Metro inc., aussi « pure laine » soit-elle avec son siège social au Québec, sa haute direction québécoise et sa tonne d’employés locaux, ne compte parmi ses principaux actionnair­es aucune institutio­n financière ni aucun fonds québécois.

Le principal actionnair­e de Metro inc., c’est le méga fonds américain d’investisse­ment FIDELITY. Il détient 24,16 % du capital-actions de Metro inc., et ce, par l’entremise de ses sociétés FMR de Boston et FIL Ltd des Bermudes.

Suivent ensuite, selon l’agence financière Bloomberg, les grandes institutio­ns d’investisse­ment

Beutel Goodman (3,70 %), The Vanguard Group (2,85 %), IGM Financial (2,05 %), TD Bank (1,94 %), Blackrock (1,77 %) et Groupe Banque Royale (0,97 %).

Même le « Government Pension Investment » du Japon, la « Norges Bank » de la Norvège et la « British Columbia Investment Management Corporatio­n » du secteur public de la Colombie-britanniqu­e croient important de détenir des blocs d’actions de notre géant Metro inc.

L’ERREUR DE LA CAISSE

Chez nous, c’est depuis 2014 que la Caisse de dépôt et placement ne détient plus une seule action de Metro inc.

Mauvaise décision d’affaires. L’action de Metro a explosé de 177 % depuis 2014 ! C’est 3,7 fois le rendement obtenu par la Caisse au cours de la même période.

Ça me donne les bleus de voir la Caisse de dépôt et placement du Québec boycotter Metro alors qu’elle détient 30 milliards de dollars d’investisse­ment dans des entreprise­s qui ont pignon sur rue dans les paradis fiscaux.

PAS TROP TARD

J’invite François Legault et

Pierre Fitzgibbon à rappeler au nouveau grand patron de la Caisse, Charles Émond, que le Québec ne peut se permettre de perdre le contrôle d’un autre fleuron.

Si la Caisse s’entête à « snober » le titre de Metro, j’espère que le PDG d’investisse­ment Québec, Guy Leblanc, lui, acceptera d’investir dans le capital-actions de notre leader des domaines de l’alimentati­on et de la pharmacie.

Il est temps de passer à l’action, car Metro est une proie facile pour les étrangers.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada